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Guerre en Ukraine : Zelensky tape du poing sur la table et accuse l’Occident de retarder les livraisons de missiles à longue portée

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Volodymyr Zelensky affirme que les alliés occidentaux de l’Ukraine « traînent » sur la question de l’utilisation de missiles à longue portée. Washington, de son côté, tarde à donner son feu vert à l’usage de telles armes.

C’est sans doute la clé pour faire basculer le conflit : la question – délicate – de l’usage des armes à longue portée pèse plus que jamais dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie. Mais jusqu’à présent, Washington et d’autres alliés de Kiev ont refusé de franchir cette ligne rouge. Ce jeudi 3 octobre, Volodymyr Zelensky tape du poing sur la table. Alors que l’Ukraine recevait Mark Rutte, nouveau chef de l’Otan, le président ukrainien déplorait le lourd silence de l’Occident sur le sujet : « Nous avons besoin d’une quantité et d’une qualité suffisantes d’armes, y compris « des armes à longue portée, avec lesquelles, à mon avis, nos partenaires traînent déjà », a déclaré le chef de l’Etat.

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Du côté de Washington, la tentation est grande : le 10 septembre, Joe Biden a indiqué que les Etats-Unis « travaillaient » à assouplir les règles concernant l’usage de ces armes. Sans grande conviction. Il y a une semaine, Volodymyr Zelensky – en visite à la Maison Blanche – tentait de faire pencher la balance en sa faveur. Mais les Etats-Unis jouent la montre et veulent à tout prix éviter tout risque avant la prochaine élection présidentielle, prétextant que le Pentagone dispose de trop peu de missiles… Problème : un arsenal de plusieurs centaines d’armes de ce type a déjà été livré aux Ukraine. Kiev attend simplement le feu vert. D’ailleurs, la France est directement concernée par le problème puisqu’elle compte également fournir des « Scalp », des missiles capables d’atteindre une cible à près de 500 kilomètres de la zone de lancement.

Changer la « nature du conflit »

Il n’en reste pas moins que le dossier est pour le moins sulfureux : à l’aide de ces missiles à longue portée, Kiev veut attaquer des bases aériennes russes… Mais les alliés de l’Ukraine craignent une escalade du conflit. En face, le président russe Vladimir Poutine s’est voulu particulièrement menaçant sur la question, estimant que l’utilisation de missiles à longue portée très complexes – avec l’appui technique de spécialistes américains – « changerait la nature même du conflit » et amènerait ainsi l’Otan à s’en sortir. en guerre contre Moscou.

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« Bluff » selon Léo Péria-Peigné, chercheur à l’Institut français des relations internationales, cité par nos confrères de L’Express. Et pour cause : la récente offensive ukrainienne dans la région de Koursk, au sud de la Russie, est certes une première depuis la Seconde Guerre mondiale, mais n’a provoqué aucune escalade du conflit. « Moscou aurait tout à craindre d’une confrontation directe avec l’Otan », conclut Léo Péria-Peigné.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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