Guerre en Ukraine : Varsovie accuse Pablo González d’espionnage, un prisonnier échangé avec Moscou début août
Il se trouve désormais en Russie. Mais mercredi, des procureurs polonais ont formellement inculpé l’Espagnol Pablo González, alias Pavel Rubtsov, sous son nom russe, pour avoir travaillé pour le GRU, le service de renseignement militaire russe. Le 1er août, le journaliste indépendant qui travaillait pour le média en ligne Público et la chaîne de télévision La Sexta avant son arrestation, a participé au plus grand échange de prisonniers depuis la guerre froide entre Moscou et l’Occident.
Arrêté à la frontière ukrainienne quelques jours après l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, Pablo González, un « journaliste spécialisé dans le monde post-soviétique et doctorant à l’Université du Pays basque » comme le présentait Público, était, jusqu’à l’échange de prisonniers, en détention provisoire en Pologne. Il était soupçonné de collaborer avec les services de renseignement russes, sans qu’aucune inculpation n’ait été émise.
Des informations qui pourraient « porter préjudice à la Pologne »
Mercredi, le parquet polonais a indiqué dans un communiqué que le jeune quadragénaire était accusé d’avoir travaillé pour le GRU entre 2016 et février 2022 et de lui avoir fourni des « informations dont la transmission pourrait causer des dommages à la République de Pologne, y compris en tant qu’État membre de l’Otan ». L’accusé opérait, entre autres, à Varsovie et Przemysl, à la frontière polono-ukrainienne, qui était à l’époque le principal point de passage pour des dizaines de milliers d’Ukrainiens fuyant la guerre.
Selon la loi polonaise, Pablo Gonzalez risque entre trois et quinze ans de prison. Le parquet a indiqué que Pablo Gonzalez était resté en détention provisoire jusqu’au 31 juillet, mais n’a pas abordé la question de l’échange de prisonniers et n’a pas fourni de détails sur les prochaines étapes de la procédure.
Immédiatement après son arrestation, de nombreuses organisations de journalistes, dont Reporters sans frontières, ont exprimé leur indignation. Jeudi, RSF a exigé que le reporter puisse « avoir immédiatement accès à son avocat et aux services consulaires espagnols » pour se défendre.
