Guerre en Ukraine : offensive à Koupiansk, Trump nomme un pro-russe directeur du renseignement… le point sur la situation
Chaque jour, Midi Libre fait le point sur la situation en Ukraine. Ce jeudi 14 novembre 2024, découvrez les dernières actualités autour de ce conflit.
L’offensive russe sur Koupiansk accroît la pression sur l’Ukraine
Un petit groupe d’assaut russe est entré brièvement dans la périphérie de Koupiansk, dans le nord-est de l’Ukraine, pour la première fois depuis que l’armée russe y a été mise en déroute en 2022, ont indiqué jeudi des responsables ukrainiens, signe de la pression croissante des forces de Moscou dans ce secteur. Des soldats russes, dont certains portaient des uniformes ukrainiens pour surprendre les défenseurs de la ville, ont lancé mercredi quatre vagues d’assaut contre ce nœud ferroviaire qui comptait 26 000 habitants avant la guerre.
« Certains ont atteint la périphérie de la ville, la zone industrielle, et ils ont été éliminés par nos troupes… Des colonnes de véhicules blindés ont attaqué la ville et ont tenté de faire venir de l’infanterie. a déclaré le chef de l’administration militaire de Koupiansk. La ville, située à seulement 2,5 km de la ligne de front, est soumise à des bombardements constants et les 3 000 habitants qui y vivent encore ont été priés d’évacuer, a déclaré le responsable Andriy Besedin. , joint par téléphone par Reuters.
Koupiansk a été conquise par l’armée russe dès les premiers jours de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine en février 2022, puis reconquise par Kiev lors d’une contre-offensive éclair dans la région de Kharkiv en septembre de la même année. L’armée russe n’a pas commenté l’attaque de mercredi mais un responsable russe, Vitali Gantchev, a assuré que les troupes moscovites avaient pris pied dans la banlieue de la ville. Reuters n’a pas pu vérifier la situation sur le terrain.
Soumises à des assauts constants et en infériorité numérique, les troupes ukrainiennes perdent progressivement depuis des mois du terrain dans l’est du pays, tout en tentant de conserver le territoire qu’elles ont conquis dans la région russe de Koursk pour avoir une monnaie d’échange lors d’éventuelles négociations de paix.
Anticiper d’éventuelles négociations
Si l’attaque de Koupiansk semble avoir échoué, elle reflète la vulnérabilité des lignes de défense ukrainiennes, ce qui pourrait inciter les commandants russes dans cette zone à redoubler d’efforts, souligne Pasi Paroinen, analyste militaire au sein du Black Bird Group. Les combats se sont intensifiés avec la perspective du retour de Donald Trump à la Maison Blanche, le président élu américain s’étant engagé à mettre fin à la guerre en Ukraine, sans expliquer comment mais au prix probable d’un gel frontal de la ligne.
L’hypothèse de l’ouverture de négociations de paix après l’entrée en fonction de Donald Trump le 20 janvier incite Moscou à redoubler d’efforts pour améliorer ses positions sur le champ de bataille, au prix de lourdes pertes selon les experts, mais avec quelques succès dans le Donbass. Kiev s’attend également à une réouverture prochaine du front dans la région de Zaporizhia, au sud-est du pays, où l’armée russe a récemment transféré des renforts.
Si ces renforts ne semblent pas suffisants pour mener une offensive de grande ampleur, ils pourraient « réparer » davantage de troupes ukrainiennes et faciliter la tâche des soldats qui travaillent à réaliser l’objectif prioritaire fixé par Vladimir Poutine pour son armée, la conquête de toute la région de Donetsk.
Selon Oleksandr Kovalenko, analyste militaire ukrainien, toute avancée des forces russes dans ce secteur pourrait également contribuer à « obliger à se conformer aux conditions de Moscou » mettre fin à la guerre, à savoir « accepter la réalité du terrain ».
Moscou revendique la capture d’un village dans l’est de l’Ukraine
La Russie a revendiqué jeudi la prise d’un village près de Kurakhové, dans l’est de l’Ukraine, l’un des secteurs du front où avancent ses troupes face à une armée ukrainienne en retraite depuis plusieurs mois. Forces russes « a continué à avancer profondément dans les défenses ennemies et a libéré la colonie de Voznessenka »dans la région orientale de Donetsk, a indiqué le ministère russe de la Défense dans son rapport quotidien sur les combats.
Voznessenka est située à moins de 10 kilomètres au nord de Kourakhové, une ville qui comptait environ 18 000 habitants avant le conflit, et qui abrite notamment à proximité un important gisement de lithium, un minéral rare. L’armée russe est actuellement aux portes de la banlieue de cette ville, située à proximité d’un réservoir.
Plus au nord, la ville de Pokrovsk, important nœud ferroviaire et routier pour les troupes ukrainiennes, est également menacée de conquête par les forces russes. Toujours sur le front de l’Est, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré mercredi
dans son discours quotidien que l’armée de Moscou « a tenté d’étendre son offensive, notamment dans la région de Koupiansk », A 40 km de la frontière russe.
Trump choisit un transfuge démocrate critique à l’égard de l’Ukraine comme directeur du renseignement
Donald Trump a annoncé mercredi qu’il confierait la direction nationale du renseignement à Tulsi Gabbard, ancien militaire et transfuge du Parti démocrate, dont les positions favorables à la Russie suscitent la polémique.
Juste après l’invasion russe de février 2022, elle écrivait sur le réseau social X : «Cette guerre et ces souffrances auraient pu être évitées si l’administration Biden et l’OTAN avaient simplement pris en compte les préoccupations légitimes de la Russie concernant l’éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.»