Une communication habituelle de Moscou. Le Kremlin a démenti mercredi que son assaut sur la région ukrainienne de Kharkiv ait échoué, même si l’objectif de Vladimir Poutine de créer là-bas une « zone tampon » pour empêcher les tirs vers la Russie, visant notamment la région de Belgorod, n’a pas été atteint.
Mardi, la Fédération de Russie a annoncé qu’elle allait restreindre l’accès à 14 localités de cette région frontalière de l’Ukraine à partir du 23 juillet, en raison des bombardements de Kiev, malgré l’offensive russe en cours depuis mai pour l’arrêter.
« Non, cela ne signifie pas » que l’offensive russe a échoué, s’est défendu le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov lors de son briefing quotidien. « L’opération se poursuit et se poursuivra jusqu’à ce qu’elle soit menée à bien », a-t-il assuré. Selon lui, les mesures restrictives annoncées mardi dans la région de Belgorod ne reflètent pas un échec mais de « nouvelles pratiques » pour « assurer la sécurité de la population ».
Deux civils ont été tués mercredi dans cette région russe dans une nouvelle attaque d’un drone ukrainien, selon son gouverneur Viatcheslav Gladkov. Leur véhicule aurait été pris pour cible par l’aviation ukrainienne près du hameau de Tserkovny, à 8 km de la frontière. Cette localité ne fait pas partie des 14 localités soumises à des restrictions d’accès drastiques au 23 juillet.
Des mesures drastiques pour protéger les civils à Belgorod
Si les forces russes ont conquis quelques villes de la région ukrainienne de Kharkiv depuis début mai, elles n’ont jamais réussi à créer la « zone de sécurité » souhaitée par Vladimir Poutine, ni à percer les défenses ennemies. Selon Kiev, Moscou aurait même subi de très lourdes pertes lors de cet assaut.
Mardi, Viatcheslav Gladkov avait reconnu à contrecœur l’échec de la mise en place d’une zone tampon : « Nous avons déjà perdu de nombreux civils, nous avons de nombreux blessés, et notre tâche est bien sûr de prendre des mesures de sécurité maximales », a-t-il déclaré. Plus de 200 personnes ont été tuées dans la région et plusieurs centaines blessées depuis février 2022, selon les autorités régionales de Belgorod.
La décision sans précédent de restreindre l’accès aux zones peuplées de la région de Belgorod est intervenue quelques semaines seulement après que l’Occident a autorisé, sous certaines conditions, son allié ukrainien à frapper des cibles militaires sur le territoire russe avec des armes occidentales modernes.
Or, les Ukrainiens menaient depuis des mois des attaques contre la Russie avec leur propre matériel, plus ancien, moins précis et à portée plus limitée. Pour Kiev, il s’agissait de porter le combat sur le territoire russe et de cibler des sites utilisés quotidiennement pour bombarder l’Ukraine. L’attaque russe sur la région de Kharkiv a cependant contraint l’Ukraine à redéployer des troupes pour stopper l’avancée ennemie. Dans le même temps, l’armée ukrainienne a perdu du terrain dans l’est du pays.