Guerre en Ukraine : les banques chinoises fuient la Russie sous sanctions
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Guerre en Ukraine : les banques chinoises fuient la Russie sous sanctions

Guerre en Ukraine : les banques chinoises fuient la Russie sous sanctions


Après 31 mois d’une guerre poussive en Ukraine, l’économie intérieure en Russie continue de vaciller. Après un recul en 2022, la croissance du PIB a fortement rebondi en 2023, à 3,6% selon le FMI, puis devrait s’établir à 3,2% en 2024 selon les prévisions de l’autorité financière. Les Russes, rassurés par les subventions XXL de Moscou, achètent comme des fous.

Le chômage est proche de ses plus bas niveaux historiques et le rouble se porte bien, rapportait The Economist en août. L’inflation actuelle est presque deux fois plus élevée que l’objectif de 4% de la banque centrale, mais les revenus russes suivent frénétiquement le rythme: ils ont augmenté de 14% sur un an et le pouvoir d’achat s’envole.

Un grain de sable enraye toutefois la machine russe. Car si le Kremlin avait cru pouvoir trouver à l’Est des remplaçants à ses clients occidentaux – les échanges commerciaux de la Russie avec Pékin ont atteint l’an dernier un chiffre record de 240 milliards de dollars, et Moscou était devenu le premier fournisseur de pétrole de l’Empire du Milieu en 2023, avec 107,2 millions de tonnes vendues sur l’année, rapportait alors Bloomberg –, la Chine craint de plus en plus les « sanctions secondaires » imposées par les Etats-Unis.

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Une avalanche de sanctions secondaires

Ainsi, le président Joe Biden a signé fin 2023 un décret autorisant les États-Unis à prendre des sanctions dites « secondaires » contre les institutions financières du monde entier qui soutiennent l’effort de guerre russe contre l’Ukraine, la Chine en première ligne.

En juin, une nouvelle série de sanctions visant 300 entités financières liées à la Russie, dont la Bourse de Moscou et plusieurs filiales, a été lancée par Washington.

« Les mesures annoncées aujourd’hui ciblent les voies d’approvisionnement restantes par lesquelles la Russie obtient des matériaux et des équipements à l’échelle internationale, y compris sa dépendance à l’égard des fournitures essentielles provenant de pays tiers. »La secrétaire au Trésor Janet Yellen a annoncé à l’époque ces mesures, qui comprennent des sanctions affectant plus de 300 entités, dont la Bourse de Moscou.

« Nous augmentons le risque pour les institutions financières qui traitent avec l’économie de guerre russe, en éliminant les possibilités d’évasion fiscale et en diminuant la capacité de la Russie à bénéficier de l’accès aux technologies, équipements, logiciels et services informatiques étrangers.« , a-t-elle ajouté, citée dans un communiqué rapporté par l’AFP.

Les banques chinoises de plus en plus prudentes

En conséquence, les banques chinoises hésitent à s’engager avec des acteurs russes. En juillet, plusieurs grands exportateurs russes de matières premières ont déclaré à Bloomberg qu’il était devenu de plus en plus difficile de faire des affaires avec la Chine, les paiements en yuans chinois étant gelés ou retardés face aux sanctions occidentales.

En août, des commerçants interrogés par les médias russes ont affirmé que 98 % des banques chinoises rejetaient les transactions en yuans en provenance de Russie. Kommersant rapporte que 80 % des virements bancaires russes en yuans vers la Chine sont désormais refusés. Les commerçants doivent s’appuyer sur des intermédiaires coûteux. Dans l’ensemble, les importations en provenance d’Asie ont chuté de 4 % au cours des cinq premiers mois de 2024, soit une baisse globale de 8,5 %.

Les banques chinoises réduisent leurs intérêts en Russie. Ainsi, le média économique russe Frank Media, repris par Newsweek, a rapporté qu’au deuxième trimestre 2024, Bank of China a réduit ses actifs en Russie de 37 %, les ramenant à 355,9 milliards de roubles (3,9 milliards de dollars).

Il en va de même pour la Banque industrielle et commerciale de Chine, qui a réduit ses actifs de 27% à 462,4 milliards de roubles (5,1 milliards de dollars).

GrP1

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