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Guerre en Ukraine : la gauche condamne les annonces d’Emmanuel Macron concernant l’envoi d’instructeurs

Alors que le président ukrainien Volodymir Zelensky doit être reçu ce vendredi à l’Elysée, Emmanuel Macron persiste dans sa stratégie d’escalade militaire avec la Russie. Des militaires français pourraient être déployés sur le théâtre ukrainien. L’envoi d’instructeurs, qui est actuellement en négociations entre les deux pays et pourrait être officialisé lors de la visite du chef de l’Etat ukrainien ce vendredi, voire jeudi soir, lors du discours d’Emmanuel Macron.

Bien que ces troupes ne soient pas des combattants, elles n’en restent pas moins militaires et participeront à la formation des soldats ukrainiens dans la guerre contre la Russie. Le régime de Vladimir Poutine n’a pas manqué de réagir à cette perspective dès le 4 juin. « Aucun instructeur impliqué dans la formation du personnel militaire ukrainien ne bénéficie de l’immunité » a prévenu le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

La gauche divisée sur la question

« Quel que soit leur statut, militaires de l’armée française ou mercenaires, ils représentent une cible tout à fait légitime pour nos forces armées » a également menacé le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov. Actuellement, cette formation des militaires ukrainiens s’effectue loin de l’Ukraine, en Grande-Bretagne, en France et en Pologne. Les déplacer sur le sol ukrainien constituerait donc une escalade de la guerre de la part des pays qui soutiennent l’Ukraine.

A gauche, cette volonté du président de la République d’engager des instructeurs français dans le conflit ukrainien a suscité des réactions diverses. Raphaël Glucksmann, tête de liste soutenue par le Parti socialiste, a déclaré  » approuver «  envoi d’instructeurs sur le sol ukrainien, mercredi matin sur BFMTV. Le député européen estime qu’il ne s’agit pas de « troupes combattantes ». Lors d’un meeting à Évry-Courcouronnes le 4 juin, Jean-Luc Mélenchon a au contraire dénoncé les intentions d’Emmanuel Macron. « Nous n’acceptons pas d’aller plus loin que ce que nous sommes déjà allés » a-t-il déclaré. « Aidez l’Ukraine à résister, oui, faites la guerre, non ». « Plutôt que d’envoyer des troupes terrestres, nous devons frapper Poutine au portefeuille : arrêter d’importer leur gaz et saisir les avoirs russes gelés »a réagi de son côté l’écologiste Marie Toussaint, lors du débat du 4 juin.

« Concentrez vos efforts sur une issue pacifique »

Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, et la tête de liste communiste aux élections européennes, Léon Deffontaines, ont publié un communiqué, mercredi 5 juin. « Une telle annonce serait extrêmement grave et romprait avec les lignes rouges précédemment fixées et partagées par les Français » préviennent les deux dirigeants communistes. « Qu’arrivera-t-il si, demain, pour notre grand malheur, un de nos soldats d’entraînement est tué par la faute des armes russes et que la Nation le pleure dans la cour des Invalides ? » demandent-ils aussi. « Il est encore temps, ce mercredi, de peser toutes les implications connues d’une telle décision et d’abandonner cette spirale si dangereuse pour notre pays »écrivent Fabien Roussel et Léon Deffontaines, qui convoquent le président de la République de « concentrer nos efforts sur une issue pacifique, la seule capable de garantir notre sécurité collective ».

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
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