Guerre en Ukraine : deux morts dans des frappes en Crimée, Poutine prêt à un cessez-le-feu… le point sur la situation
Chaque jour, Midi Libre fait le point sur la situation en Ukraine. Ce vendredi 24 mai 2024, découvrez les dernières actualités autour de ce conflit.
L’Ukraine affirme avoir mis fin à l’attaque russe sur la région de Kharkiv
L’Ukraine a assuré vendredi avoir « stoppé » l’assaut russe sur la région de Kharkiv, en cours depuis deux semaines, et avoir entamé une contre-attaque dans ce secteur du nord-est de son territoire où le président s’est rendu en visite Volodymyr Zelensky.
L’armée russe a lancé le 10 mai une offensive dans la région de Kharkiv depuis la frontière, s’emparant de plusieurs localités et obligeant l’Ukraine à déployer de précieux renforts dans la zone.
Après deux semaines de combats, « lLes forces de défense ukrainiennes ont arrêté les troupes russes » Et « mener des actions de contre-offensive», a déclaré vendredi le colonel Igor Prokhorenko, responsable de l’état-major de l’armée ukrainienne.
Il a qualifié la situation de « difficile » mais «stable et sous contrôle » dans cette région où des affrontements ont lieu notamment pour le contrôle de la ville de Vovtchansk, coupée en deux et où Kiev a accusé les forces russes d’exactions.
« L’ennemi est complètement embourbé dans les combats de rue à Vovchansk et a subi des pertes très importantes.« , a assuré vendredi le général Oleksandr Syrsky, le commandant en chef de l’armée ukrainienne, affirmant que Moscou envoyait des « réserves » pour poursuivre son assaut.
Une attaque de missile ukrainienne fait deux morts en Crimée
Le gouverneur de Crimée, Sergueï Aksionov, a déclaré que deux personnes avaient été tuées par une frappe de missile ukrainien près de Simferopol, la capitale administrative de la péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014.
Un missile ukrainien a également touché un bâtiment vide près d’Alouchta, au sud-est de la péninsule, a indiqué Sergueï Aksionov sur Telegram.
La défense aérienne a intercepté trois missiles ATACMS au-dessus de la Crimée et l’armée a détruit trois drones navals se dirigeant vers la péninsule, selon le ministère russe de la Défense cité par l’agence de presse Tass.
L’Ukraine n’a fait aucun commentaire.
Des blogueurs militaires ukrainiens et des médias non officiels ont rapporté que plusieurs cibles avaient été touchées dans la péninsule.
Krymsky Veter, un média en ligne couvrant la Crimée, a publié une vidéo montrant une explosion et un incendie à Alouchta, ajoutant que des ambulances se dirigeaient vers les lieux.
Le média RBK-Ukraine a rapporté, sans citer de source, que des explosions se sont produites dans trois autres centres et a déclaré que les cibles pourraient inclure le quartier général des garde-côtes ou des centres de renseignement.
Selon les blogueurs russes, tous les missiles n’ont pas été interceptés.
La population carcérale diminue alors que les détenus s’enrôlent dans le conflit en Ukraine
Le nombre de détenus dans les prisons russes a diminué de 58 000 en 2023, ont rapporté vendredi des médias russes indépendants, un phénomène qui s’explique en partie par le recrutement de prisonniers dans l’armée russe pour combattre en Ukraine.
Au total, quelque 105 000 prisonniers ont été libérés entre 2022 et 2023, selon les médias, citant des données publiées dans le journal officiel de l’administration pénitentiaire russe.
Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, le Kremlin s’emploie à faciliter le recrutement de détenus pour grossir les rangs des forces armées au combat.
C’est d’abord le chef et fondateur du groupe paramilitaire Wagner, Evgeni Prigojine, décédé en août 2023, qui s’est engagé à enrôler des prisonniers pour combattre sur le front ukrainien, en échange de la non-exécution de leurs peines de prison. . Il a fait état de 50 000 recrues.
Les autorités russes ont prévu un cadre législatif pour cette pratique afin de poursuivre le recrutement.
Les autorités régionales de Sibérie envisagent cette année la fermeture de plusieurs colonies pénitentiaires en raison de la baisse du nombre de détenus suivant ces « formations ».
Le déclin de l’année dernière s’inscrit dans une tendance à long terme. Depuis 2009, le nombre de personnes condamnées en Russie a été divisé par trois, passant d’environ 730 000 à environ 250 000, selon les calculs des médias indépendants, la Russie ayant assoupli les sanctions pour certains délits financiers.
Vladimir Poutine prêt à un cessez-le-feu en Ukraine sur la ligne de front actuelle
Le président russe Vladimir Poutine est prêt à mettre fin à la guerre en Ukraine dans le cadre d’un cessez-le-feu négocié ratifiant les lignes de front actuelles, ont déclaré à Reuters quatre sources russes. Si Kiev et l’Occident restaient fermés à toute discussion, le dirigeant du Kremlin serait déterminé à poursuivre l’opération militaire entamée en février 2022, ajoutent-ils.
Selon trois de ces sources, proches des discussions dans l’entourage de Vladimir Poutine, ce dernier aurait exprimé devant certains conseillers sa frustration face au refus du président ukrainien Volodymyr Zelensky d’entamer des négociations. Il évoquerait également des manœuvres, soutenues selon lui par les Occidentaux, pour contrecarrer toute négociation.
« Poutine peut se battre aussi longtemps qu’il le faudra, mais il est également prêt à un cessez-le-feu – pour « geler » la guerre« , a déclaré le quatrième interlocuteur de Reuters, une source russe de haut rang qui a travaillé avec Vladimir Poutine et est au courant des échanges au Kremlin.
Reuters s’est entretenu avec cinq personnes au total qui travaillent ou ont travaillé avec Vladimir Poutine à un niveau élevé dans la politique et les affaires. En réponse à une demande de commentaires, le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a déclaré que le dirigeant du Kremlin avait clairement déclaré à plusieurs reprises que la Russie était ouverte au dialogue pour atteindre ses objectifs, affirmant que le pays ne voulait pas d’une « guerre éternelle ».
Toutefois, la perspective d’un cessez-le-feu, si tel est le souhait du président russe, semble lointaine. Volodymyr Zelensky a déclaré à plusieurs reprises que des négociations de paix selon les conditions de Vladimir Poutine ne seraient pas possibles. Le président ukrainien s’est engagé à reconquérir les territoires annexés par la Russie, notamment la Crimée passée sous contrôle russe en 2014. Il a également signé en 2022 un décret déclarant officiellement « impossible » toute négociation avec Vladimir Poutine.
L’une des sources estime qu’aucun accord ne pourra être conclu tant que Volodymyr Zelensky sera au pouvoir, à moins que la Russie ne le « contourne » et négocie directement avec Washington. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken, en visite à Kiev la semaine dernière, a déclaré aux journalistes qu’il ne pensait pas que Poutine soit intéressé par des négociations sérieuses.
Un porte-parole du Département d’État américain, contacté par Reuters, a déclaré : «Le Kremlin n’a pas encore montré un intérêt significatif pour mettre fin à la guerre, bien au contraire.« .
La Suisse accueille les 15 et 16 juin une « conférence de paix » en Ukraine, à laquelle la Russie n’est pas invitée. Moscou a fait valoir que toute discussion serait sans fondement en son absence.
