Nouvelles locales

Guerre en Ukraine : comment la Russie utilise Taïwan pour produire ses missiles et ses avions Iskander

L’effort de guerre russe dépend d’un vaste réseau d’entreprises et d’intermédiaires chargés d’importer des composants fabriqués en Occident pour le compte de Moscou, qui sont ensuite utilisés pour produire en masse des équipements utilisés en Ukraine.

Malgré les efforts déployés par les pays de l’OTAN et le Japon pour cibler les entreprises qui se consacrent au contournement des sanctions, la Russie a réussi à importer des « wafers » taïwanais. Il s’agit d’un composant de base essentiel pour la production de puces électroniques, piliers de la production militaire russe de missiles Iskander et d’avions de combat, selon le média russe indépendant The Insider.

Des produits technologiquement avancés sont nécessaires à Moscou

La production de puces électroniques de pointe nécessite généralement la coopération de plusieurs États et entreprises, dont de nombreuses entreprises américaines et taïwanaises, l’industrie des semi-conducteurs de Taipei jouant un rôle essentiel dans l’économie mondiale. Isolée sur la scène internationale, la Russie a tenté de contourner cette dépendance vis-à-vis de plusieurs États en produisant ses propres puces électroniques.

Le reste sous cette publicité


La nature prend son temps…
J’aime cette pub !


La nature prend son temps…
J’aime cette pub !

Ukraine – Russie : Les avions militaires de la guerre

Ces technologies étaient très développées en URSS pendant la guerre froide, mais la chute de l’Union soviétique et les crises ont mis à mal ce secteur. La production russe de puces électroniques est désormais presque entièrement dédiée au secteur militaire. Si les puces électroniques russes ne sont pas aussi avancées que celles d’autres pays, The Insider les qualifiant d' »archaïques », la Russie dispose néanmoins d’une chaîne de production relativement indépendante.

Moscou a également réussi à importer des machines anciennes et obsolètes d’ASML, une entreprise néerlandaise spécialisée dans la lithographie avancée, une étape clé dans la production de puces avancées. Celles-ci pourraient encore être fonctionnelles, d’autant que la Russie aurait importé des marchandises pour la production de puces électroniques et de circuits imprimés d’une valeur de 150,5 millions de dollars.

Le reste sous cette publicité


La nature prend son temps…
J’aime cette pub !

Des wafers taïwanais obtenus par un intermédiaire

Mais pour ces micropuces, Moscou dépend toujours de l’importation de wafers, ceux affectés au domaine militaire ayant, avant la guerre à grande échelle, été achetés en Asie et aux Etats-Unis, principalement via la société Epiel. Les sanctions ont poussé cette société à se tourner vers les exportateurs d’Asie du Sud-Est pour compenser l’arrêt des échanges avec Washington. Parmi les exportateurs, une entreprise se démarque : Pai Haung Technology, un producteur de wafers envoyant ses produits en Russie et en Biélorussie.

Selon The Insider, l’entreprise n’a aucune présence en ligne ; de plus, plusieurs documents douaniers mentionnent que Pai Haung exporte les wafers mais ne les produit pas. Cette tâche incombe apparemment à Wafer Works Corporations, une société basée à Taiwan. En d’autres termes, Pai Haung Technology agit simplement comme un intermédiaire, à l’instar d’une myriade d’autres entreprises basées dans le monde, utilisant leurs sites dans des pays neutres comme l’Arménie ou le Kazakhstan pour servir de ponts entre l’Occident et Moscou.

Le reste sous cette publicité


La nature prend son temps…
J’aime cette pub !


La nature prend son temps…
J’aime cette pub !

Même si cibler ces intermédiaires porterait un coup décisif à la production militaire russe, l’expertise croissante de la Russie dans le contournement des sanctions lui permet pour l’instant de prolonger sa guerre contre Kiev.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page