Guerre en Ukraine : Avec sa « formule pour la paix », Volodymyr Zelensky balaie les propositions de médiation des BRICS
C’est un rejet total qu’a exprimé Volodymyr Zelensky à l’Assemblée générale des Nations unies, le 25 septembre. Dans un discours de quinze minutes, le président ukrainien a fermé la porte aux initiatives de paix brésiliennes et chinoises afin de promouvoir le plan qu’il avait lui-même présenté il y a deux ans au sommet du G20 en Indonésie.
« Certains proposent des plans peu convaincants (…) qui ignorent la souffrance des Ukrainiens »a-t-il déclaré à New York. Avant de poursuivre : « Quand le duo sino-brésilien tente de former un chœur (…) : que cherche-t-il ? Vous n’augmenterez pas votre puissance aux dépens de l’Ukraine. »
A la tribune des Nations Unies, il a également fustigé les organismes multilatéraux en raison du blocage des institutions lié au veto accordé aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité, dont la Russie fait partie. Il a ainsi présenté quelques-uns des dix points contenus dans son rapport. « formule pour la paix ».
Pas de paix sans le retrait des troupes russes
Le chef de l’Etat a commencé par aborder la question de la sécurité des infrastructures nucléaires, notamment de la centrale de Zaporijia, la plus grande d’Europe, toujours aux mains des Russes, et des centrales thermiques : « Puisque la Russie ne parvient pas à écraser la résistance ukrainienne (…) Poutine cherche à détruire nos (installations pour laisser les Ukrainiens) dans l’obscurité et le froid cet hiver et forcer l’Ukraine à capituler »a expliqué le président.
Moscou cible particulièrement les infrastructures énergétiques afin de perturber la production d’électricité. En juillet, l’Ukraine aurait perdu 50% de son potentiel à cause de ces attaques.
Volodymyr Zelensky a ensuite insisté sur l’intégrité territoriale de son pays. « La Russie, un pays plus de vingt fois plus grand que le territoire de l’Ukraine, veut encore plus de territoire »il a noté avant de préciser qu’un « une paix réelle et juste » est passé par le retrait de « Forces d’occupation russes ».
Zelensky mise sur l’histoire de la domination des pays du Sud
« Les Ukrainiens n’accepteront jamais qu’un passé colonial aussi brutal puisse être imposé à l’Ukraine »a-t-il noté, s’appuyant sur l’histoire de domination des pays du Sud pour les rallier à sa cause.
Bien qu’il n’ait pas explicitement mentionné la Crimée et le Donbass, le président ukrainien les inclut traditionnellement dans une Ukraine qui retrouverait sa pleine souveraineté.
« L’idée initiale était que les Russes devaient quitter tous les territoires ukrainiens occupés et qu’il fallait revenir à la situation d’avant 2014. C’est-à-dire que l’Ukraine devait reprendre le contrôle total de toutes les régions qui étaient ukrainiennes en 1991, y compris la Crimée. Cependant, tous les experts considèrent que ce n’est pas réaliste. »a observé le géographe et professeur émérite de l’Inalco, Jean Radvanyi, lors de la dernière Fête de l’Humanité.
Derrière la paix, les armes
Ce discours, parmi les plus attendus de cette 79e session de l’Assemblée générale des Nations unies, constitue une pause diplomatique dans un voyage marqué par la visite, le 23 septembre, d’une usine d’armes à Scranton (Pennsylvanie), qui n’est autre que la ville natale du président Biden.
Son « plan de victoire » Sous le bras, le président ukrainien a ainsi visité le site qui fabrique les obus de 155 mm que son pays utilise abondamment contre la Russie. Le temps presse pour Volodymyr Zelensky avant l’élection présidentielle américaine qui pourrait changer la donne dans le soutien de Washington à l’Ukraine en cas de retour au pouvoir de Donald Trump.
Au printemps, le Congrès américain a eu du mal à parvenir à un accord bipartisan pour débloquer un budget de 61 milliards de dollars pour les livraisons d’armes.
L’épineuse question des missiles occidentaux à longue portée
« L’hésitation ne fait qu’enhardir l’agresseur »« Si le milliardaire nationaliste remporte les élections en novembre prochain, la situation pourrait devenir encore plus compliquée pour l’Ukraine », a expliqué à ce propos le président tchèque Petr Pavel, qui a précédé Volodymyr Zelensky à la tribune des Nations Unies.
C’est précisément avec cet objectif que le chef de l’Etat en guerre doit non seulement rencontrer, le 26 septembre, son homologue Joe Biden, le candidat démocrate à la Maison Blanche et actuel vice-président, Kamala Harris, avant de s’entretenir avec Donald Trump.
Outre l’obtention de davantage d’armes, Volodymyr Zelensky cherche surtout à obtenir l’aval des États-Unis, de la France et de ses principaux soutiens pour pouvoir frapper le territoire russe avec des missiles occidentaux à longue portée. Un virage susceptible de déclencher un conflit direct entre la Russie et les alliés de l’Ukraine.
Le président russe Vladimir Poutine a déjà prévenu que si l’Occident prenait cette mesure, « Cela change évidemment considérablement l’essence même, la nature même du conflit. », « Cela ne signifiera rien de moins que la participation directe des pays de l’OTAN, des États-Unis et des pays européens à la guerre en Ukraine ».
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