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Guerre en Ukraine. A Koursk aussi, les Ukrainiens battent en retraite : combien de temps tiendront-ils ?

Guerre en Ukraine. A Koursk aussi, les Ukrainiens battent en retraite : combien de temps tiendront-ils ?

Deux mois et demi après son déclenchement, l’enthousiasme qui avait présidé aux premiers jours de l’offensive ukrainienne vers Koursk semble largement émoussé. Et pour cause : ces dernières semaines, les Ukrainiens ont perdu une partie importante du territoire qu’ils étaient parvenus à conquérir. S’ils étaient capables de contrôler jusqu’à 1 100 km² de territoire russe, « les Ukrainiens ne contrôlent que 631 km² »constate, dans son dernier point de situation, le général Olivier Kempf, chercheur associé à la Fondation pour la Recherche Stratégique.

Terrain repris en plusieurs étapes

Cette retraite ukrainienne s’est déroulée en plusieurs phases. Le 10 septembre, les Russes lancent une première contre-offensive, qui leur permet de regagner du terrain à l’ouest de la poche, notamment autour du village de Snagost.

Malgré une avancée ukrainienne plus à l’ouest et l’annonce par Kiev de l’arrêt de la contre-attaque russe, cette dernière continue de regagner du terrain. Dès début octobre, ils avancent près de Lyubimovka, sur le flanc ouest de la poche ukrainienne. Puis, à partir de la mi-octobre, les Russes avancent vers le nord-ouest, autour de la ville de Korenevo, que les Ukrainiens menacent un temps. Et, dans d’autres secteurs, les contours de la poche ukrainienne ont été harcelés, voire grignotés.

Au final, comme le montre l’image ci-dessous, la poche ukrainienne (qui est représentée en bleu) s’est donc considérablement réduite (cliquez et faites glisser sur le cercle blanc au milieu de la carte pour voir l’évolution de la poche entre le 10 septembre et octobre). 21).

Quel avenir pour la poche de Koursk ?

Sur le terrain, les troupes du Kremlin devraient continuer à gagner du terrain au cours des prochaines semaines. Mais l’ampleur de cette reconquête « Cela dépendra beaucoup de la météo »note le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef du magazine Défense nationale. « Si dans deux semaines, le terrain se transforme en bourbier (à cause des pluies d’automne), alors ça va être compliqué pour tout le monde. Et donc y compris pour les Russes, qui verront le rythme de leurs opérations ralentir par la force des choses.

Cependant, à long terme, « il est probable que la partie nord de la poche sera reconquise par les Russes »note Ulrich Bounat, chercheur associé à Open Diplomacy.

Selon Olivier Kempf, les Ukrainiens pourraient alors « Essayez de former une taupe défensive autour de Soudja, en espérant tenir le plus longtemps possible. » Cette taupe, qui serait similaire à celle qu’ils ont pu former dans le Donbass par le passé, leur permettrait de tenir plusieurs semaines, voire plusieurs mois.

En fin de compte, c’est donc « Il est plus que probable que les Ukrainiens passent l’hiver à Soudja »résume Ulrich Bounat. Et il est tout aussi probable qu’ils espèrent y rester encore un peu, pour autant que le niveau des pertes subies le leur permette.

Soudja, carte précieuse dans le jeu ukrainien

« Quand on analyse les discours de Zelensky d’un point de vue symbolique et politique, on voit que cette poche est quelque chose qu’il n’abandonnera pas » dit Ulrich Bounat.

Cette saillie ukrainienne sur les terres russes pourrait en effet jouer un rôle politique notable dans les prochains mois. Et le Kremlin l’a bien compris. « Les Russes devraient continuer à faire pression pour que ce territoire russe ne soit pas pris en considération dans les éventuelles négociations qui se préparent, à supposer qu’elles soient en cours de préparation »note Olivier Kempf.

Car c’est sur le plan politique que les deux belligérants sont de plus en plus attendus. Longtemps taboue, l’idée de se remettre autour de la table pour résoudre un conflit que les armes n’ont pas su résoudre est de plus en plus évoquée, y compris par les dirigeants des deux pays.

Mais les conditions et modalités des négociations seront liées à la situation constatée sur le terrain. Par conséquent, comme le note le général Pellistrandi, pour les Ukrainiens « il n’y a qu’un seul mot d’ordre, c’est de tenir, sur toutes les lignes de front ». Et donc y compris dans la poche de Soudja qui, comme le rappelle Ulrich Bounat, constitue « un des rares atouts » dans la manche des Ukrainiens.

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