La BBC et Mediazona, un média russe indépendant, publient une enquête qui évalue à 120 000 le nombre de soldats russes tués en Ukraine. Sur ces 120 000 décès estimés, près de 60 000 ont été identifiés grâce à des recherches basées sur des sources ouvertes et dans des cimetières. L’enquête pointe également l’augmentation de la mortalité dans l’armée russe depuis le début de l’année 2024.
Lorsqu’il s’agit d’évoquer les soldats russes tués en Ukraine, il n’existe qu’une seule source officielle : le ministère russe de la Défense. Ce dernier refuse toutefois de fournir le moindre chiffre depuis septembre 2022. Il estimait alors à 5 937 le nombre de morts sur le front ukrainien. Un chiffre déjà considéré comme largement sous-estimé à l’époque mais qui le serait encore plus aujourd’hui selon une enquête publiée par la BBC et Mediazona, un média russe indépendant. Ils affirment avoir dénombré 59 725 soldats morts.
Lire aussi :
Guerre en Ukraine : combien de soldats russes sont morts depuis le début du conflit ?
Ce chiffre ne prend en compte que les soldats tués dont l’identité a été confirmée et n’inclut pas les milices prorusses des régions de Donetsk et de Louhansk. L’enquête estime à 120 000 le nombre de soldats russes tués au combat.
Identification des morts
Pour obtenir ces chiffres, les médias se sont appuyés sur le travail de bénévoles qui ont compté les nouvelles tombes militaires dans 70 cimetières en Russie. Cette méthode permet de déterminer l’identité des soldats et donc de certifier leur décès. L’enquête s’appuie également sur des sources « ouvertes » : rapports officiels, journaux et réseaux sociaux.
Lire aussi :
Guerre en Ukraine : « Nous avons convenu »… Ce que Donald Trump a promis au président Zelensky lors de son appel téléphonique
Ce travail de listing permet également aux journalistes de préciser la date de décès de ces soldats et leur statut au sein de l’armée russe. De 120 morts par jour en 2023, on serait passé à entre 200 et 250 morts quotidiens cette année. La stratégie dite du « hachoir à viande », notamment utilisée lors de la prise de Bakhmut, est pointée du doigt.
Les conquêtes territoriales russes ont un coût humain important. Le succès de cette stratégie repose en partie sur l’utilisation de prisonniers et de soldats inexpérimentés en général. L’enquête met en évidence la surmortalité des recrues civiles, qui constituent l’essentiel des pertes depuis fin 2022. Quant aux prisonniers, il ne s’écoule en moyenne que deux mois entre leur recrutement par le ministère de la Défense et leur mort.