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Guerre d’Ukraine : ironie de l’Histoire, Staline a fourni d’étonnantes « cachettes » aux soldats de Kiev

Guerre d’Ukraine : ironie de l’Histoire, Staline a fourni d’étonnantes « cachettes » aux soldats de Kiev

Les drones sous toutes leurs formes constituent désormais l’une des armes les plus décisives sur le front ukrainien : utilisés pour frapper des infrastructures éloignées du front, localiser des positions ennemies ou encore frapper des véhicules coûteux, ils ont démontré leur valeur dans un conflit de haute intensité. Peu de protections naturelles existent dans le Donbass pour permettre aux soldats d’échapper à la surveillance et aux attaques, à l’exception de vastes ceintures forestières initialement conçues pour stimuler la production agricole de Kiev.

Un avantage pour les Ukrainiens en difficulté

Trente-deux mois après le début de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine, les forces de Kiev luttent dans le Donbass. La chute de la ville de Vouhledar et les avancées russes près de Pokrovsk menacent tout le sud de la région de Donetsk, dont la capture complète est l’un des objectifs de guerre de Vladimir Poutine.

Armes utilisées pendant la guerre en Ukraine

Dans cette partie du pays sans relief, à l’exception de quelques villes forteresses ukrainiennes rasées par des années de combats, il est quasiment impossible de se déplacer sans être repéré par les dizaines de drones de surveillance qui patrouillent jour et nuit. .

Mais les forces ukrainiennes bénéficient d’un avantage majeur, développé il y a plusieurs décennies par le système agricole soviétique : les brise-vent, ou вітрозахистами en ukrainien. Ces barrières sont constituées d’arbres densément plantés le long d’un champ afin d’atténuer la violence du vent soufflant sur les cultures. Ils sont particulièrement présents dans le sud et l’est de l’Ukraine, régions agricoles caractérisées par des terres noires immensément fertiles ou chernozem.

Ces brise-vent offrent une protection précieuse contre les drones et les attaques ennemies, permettant aux soldats de s’y réfugier pour éviter d’être repérés ou échapper aux frappes qui les visent. Ces barrières forestières permettent également de gagner un temps précieux, puisque les troupes de Kiev ou de Moscou qui les contrôlent n’ont pas besoin de se protéger en construisant de profondes tranchées sur leurs positions. . Ils constituent donc désormais un véritable enjeu pour les deux camps, qui se battent pour obtenir ces postes capables d’accorder un sérieux avantage à leur occupant.

Un cadeau de l’époque stalinienne

Ironiquement, ces brise-vent ont été plantés sous le régime de Joseph Staline, architecte de l’Holodomor, période de famine intense qui a frappé l’Ukraine ainsi que le sud de la Russie dans les années 1930, et reconnue en 2023 comme génocide par le parlement français.

« Quelqu’un a dit au « Père des Nations » qu’il était possible d’augmenter les récoltes de 30 % rien qu’en plantant des ceintures forestières – et c’est vrai »résume Movchan Valentyna, directeur de l’Institut des technologies biomédicales de l’Université d’Ukraine, au Washington Post. Le dirigeant soviétique a alors mobilisé une partie de sa population pour planter ces brise-vent, qui servent aussi de réservoir de biodiversité, à l’instar des haies.

Si l’agriculture ukrainienne est en chute libre en raison du conflit et de la perte de contrôle de grandes parties du pays, ce secteur vital de l’économie ukrainienne apporte désormais une aide inattendue, mais bienvenue, aux soldats en difficulté.

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