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Guerre de Gaza : Israël, en manque d’armes, se tourne vers l’Inde et la Serbie

Pour la première fois, l’armée israélienne a reconnu manquer de chars, d’obus et d’explosifs en tout genre. Les stocks sont au plus bas depuis le début des combats dans la bande de Gaza contre le Hamas et à la frontière libanaise contre le Hezbollah. Pour combler le manque, Israël s’est tourné vers l’Inde et plus récemment vers la Serbie. L’Etat hébreu n’a guère le choix. Des pays comme le Canada, la Grande-Bretagne et les Pays-Bas imposent un embargo de fait sur les ventes d’armes à Tsahal. Seuls les Etats-Unis et l’Allemagne poursuivent leurs approvisionnements, sans pouvoir répondre à tous les besoins.

La pénurie se fait particulièrement sentir pour les véhicules blindés utilisés massivement dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre déclenchée par les massacres commis par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël. «Depuis le début des combats, de nombreux chars ont été endommagés, les systèmes d’entretien et de réparation sont très limités. Nous manquons également de munitions pour les armes légères ainsi que de pièces détachées», a reconnu l’armée. Les obus de char de 120 mm manquent notamment.

Les médias israéliens ont rapporté qu’un certain type d’obus de chars conçus pour des exercices d’entraînement étaient utilisés au combat. Certains de ces engins ont été fabriqués dans les années 1950 et étaient auparavant considérés comme obsolètes.

Économiser de l’argent

Selon les commentateurs militaires, la pénurie est telle que les munitions pour les chars en opération sont rationnées « pour économiser de l’argent » et maintenir des stocks suffisants pour faire face à une éventuelle flambée générale avec le Hezbollah au Liban, alors que sur ce front les deux protagonistes se sont jusqu’ici livrés à des affrontements limités.

Israël cherche donc des fournisseurs de toutes parts, notamment pour les armes de base dites « low tech », autrement dit de technologie primaire. Parmi eux, l’Inde figure en très bonne place. La coopération militaire entre les deux pays est au beau fixe. Israël est devenu ces dernières années le principal fournisseur d’armes de l’Inde avec des exportations annuelles évaluées à plus de 2 milliards de dollars.

Des tonnes de fusées

En contrepartie, l’Inde a accéléré ses livraisons de matériel militaire à l’État hébreu depuis le début de la guerre. Deux cargos transportant des tonnes de roquettes, d’explosifs et de munitions diverses d’origine indienne ont contourné le canal de Suez et les menaces que font peser les rebelles yéménites houthis alliés à l’Iran sur le trafic maritime du Golfe en contournant l’Afrique. Ces navires ont été repérés en train de traverser le détroit de Gibraltar il y a deux mois en route vers le port israélien d’Ashdod. Selon des sources militaires occidentales, l’Inde aurait également exporté des drones fabriqués sur son territoire sous licence israélienne. Une sorte de retour à l’envoyeur.

Parmi les autres fournisseurs figure la Serbie. Israël a été l’un des rares pays au monde à soutenir les Serbes de Bosnie pendant la guerre en ex-Yougoslavie entre 1992 et 1995. La Serbie a exporté à huit reprises par avion militaire des munitions de tous calibres, des obus et des bombes capables de détruire des tunnels creusés par le Hamas dans la bande de Gaza.

En mai, deux navires ont également transporté vers Israël des moteurs de fusées, des pièces détachées d’artillerie et 27 tonnes d’explosifs, selon des sources serbes. Avant la guerre, les exportations militaires serbes étaient quasiment inexistantes. Mais fin février, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a fait une allusion à peine voilée à cette étroite coopération. Dans un message sur le réseau social X, il a qualifié le président serbe Aleksander Vucic de « véritable ami d’Israël pour son soutien indéfectible qui s’est manifesté non seulement en paroles mais aussi en actes ».

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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