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OL (3-4) : les héros du banc

Malick Fofana, joueur de l’OL (Photo de FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

Deux buteurs, deux passeurs décisifs. Lundi à Lille, les remplaçants ont permis à l’OL de s’imposer. Un fait devenu une habitude, au même titre que les matchs aux scénarios fous.

A partir de combien de répétitions ne faut-il plus parler de hasard ? Cette question est posée par les supporters et supporters de l’OL presque tous les week-ends après des matchs qui offrent un spectacle incroyable et des histoires incroyables. Le choc lillois de lundi n’a pas dérogé à la règle. Un 3-4 arraché dans le temps additionnel, qui poursuit une série de retournements de situation assez folle, de Montpellier (1-2) à Monaco (3-2), en passant par Metz (1-2), Toulouse (2-3) ou Brest (4-3).

Cette saison, l’Olympique Lyonnais a glané 24 points après avoir été mené. Ceux qui sont forts en mathématiques auront compris que cela représente plus de la moitié de son total actuel (47). Mais comment un tel schéma peut-il se reproduire si fréquemment ? « Il n’y a pas de recette, a assuré Pierre Sage. Mais quand il reste un peu d’oxygène, il y a encore de la vie. A 3-2 pour le LOSC, on s’est dit, pas cette fois, l’histoire aurait été trop belle. Mais non, nous sommes revenus. Ce qui est bien, c’est que nous avons marqué des buts différents, avec des joueurs différents.»

Et parmi les héros du jour, on compte de nombreux remplaçants. Le premier nom qui ressort est celui de Maman Balde, au fond du trou en début d’année, et qui, comme cette formation, reprend vie en 2024. Ses dernières entrées étaient déjà très bonnes, et à Pierre-Mauroy, il a agrémenté ça d’une passe décisive et d’un exploit, celui de la victoire. « Nous n’avons jamais abandonné, nous nous sommes battus pour ce succès. Tout le monde était inquiet. Même à 3-2 pour eux, en toute fin de match, on y croyait, a-t-il commenté. QQuand on reste fort, voilà ce qui arrive».

L’attaquant est à féliciter, tout comme Malick Fofanaégalement buteur, et Ainsley Maitland-Niles, décisif à deux reprises, le 2-1 et 3-3. Ces trois éléments sont sortis du banc, avec Rayan Tcherki et Orel Mangala, a largement aidé les Rhodaniens à battre un adversaire quasiment invincible à domicile. « Le rôle de super-sub existait à Manchester United avec Ole Gunnar Solskjaer. Il a fait la différence. Cela montre que chaque maillon de la chaîne est important. Dès leur entrée, il se passe quelque chose, l’OL gagne, et c’est peut-être là leur mission aujourd’hui, faire gagner cette équipe, a souligné Nicolas Puydebois Dans Tant qu’il y aura des disparus. Pourtant, lorsqu’ils sont titulaires, ce n’est pas une réussite. C’est grâce au management qu’ils sont importants et ce soir, ils ont fait beaucoup de bien.»

Avec neuf buts inscrits par des hommes entrés en jeu en 2024, l’Olympique Lyonnais sait qu’il peut compter sur ses remplaçants pour faire la différence. Souvent mourant, ou du moins très gêné en première période, il semble lâcher les chevaux lorsque Sage demande à ses protégés d’ôter leurs chasubles. Cela résulte forcément d’un état d’esprit remarquable de tout un groupe, et dans un sprint final, ces choses valent beaucoup.

Cet aspect souligne aussi un autre point, on ne s’ennuie jamais avec les coéquipiers d’Alexandre Lacazette. Leurs cinq dernières affiches ont produit 28 buts, dont la plupart dans les 30 dernières minutes. Spectacle et suspense, deux éléments dont les Rhodaniens sont devenus maîtres. « Cette saison est pleine de rebondissements. Nous avions l’énergie nécessaire pour gagner. A 3-2, on s’est dit qu’il était encore temps, et on l’a fait, on avance», a résumé Anthony Lopés.

Si ce dernier doit en avoir un peu marre de chercher si souvent le ballon au fond des filets, il est forcément heureux de voir un effectif doté d’une telle force mentale pour ne jamais lâcher prise, quel que soit le scénario. « Quand nous sommes revenus après la pause, nous avons pensé que nous pouvions faire quelque chose. Après, on marque, ce qui fait du bien mentalement. On les sentait un peu fébriles à la fin, rapporta le capitaine Lacazette, le Vidéo principale. Qu’est-ce qui a changé à la mi-temps ? Le coach a parlé, il a eu les mots pour nous réveiller en nous disant qu’on ne pouvait pas lâcher d’où on venait maintenant.»

C’est « la marque» de l’OL, comme l’a évoqué Pierre Sage. Bien sûr, il marche sur un fil, en équilibre, mais pour l’instant, il parvient à rester sur sa ligne. Un parcours qui pourrait le mener à la 6e ou 7e place de Ligue 1, et surtout, à un trophée en Coupe de France. Pour cela, il faudra pouvoir faire preuve de plus de solidité, notamment face au PSG qui, on l’a vu, ne pardonne pas les erreurs défensives. Mais en attendant, l’Olympique Lyonnais est une fête dont on ne se lasse pas.

C’est le message qu’a voulu faire passer l’entraîneur qui, bien conscient des défauts de l’équipe, veut avant tout conserver ses capacités offensives. « Le football a perdu un personnage important ce dimanche, (César Luis) Menotti, qui prônait le football offensif et considérait ce sport comme un spectacle. C’est le cas. Quand on adhère à cela, on essaie d’avoir des idées plutôt offensives et de prendre des initiatives. C’est pour ça que je ne suis pas content de notre première période. Nous créons également de nombreuses opportunités, il a observé. Nous essayons d’honorer cette personne qui a eu de merveilleuses idées sur ce jeu.» Une vision romantique, qui si elle ne mènera pas toujours à la victoire, apportera de belles soirées comme celle de lundi.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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