Guerre au Liban : pourquoi Benjamin Netanyahu tient tant à chasser les casques bleus de la FINUL
La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a été au cœur de toutes les polémiques du week-end. En l’espace de 48 heures, vendredi 11 et samedi 12 octobre, ses casques bleus ont essuyé les tirs des commandos israéliens intervenus sur le territoire libanais pour en découdre avec les milices du Hezbollah.
Cinq soldats de l’ONU ont été blessés et l’un de leurs porte-parole, Andrea Tenenti, a accusé l’armée israélienne d’avoir tiré « à plusieurs reprises » Et « volontaire » sur les positions de la FINUL, infligeant «beaucoup de dégâts» au dispositif installé sur place par l’ONU. « Le conflit entre le Hezbollah et Israël n’est pas seulement un conflit impliquant deux pays. Très bientôt, cela pourrait devenir un conflit régional avec un impact catastrophique pour tous. »» prévenait-il quelques instants plus tard, comme pour souligner le rôle salutaire de la mission de maintenance de la FINUL.
Le président des États-Unis, Joe Biden, s’est ému de la situation, demandant à Israël de ne plus tirer sur les soldats de l’ONU, quand son homologue français, Emmanuel Macron, jugeait ces attaques. « inacceptable ».
Un exercice classique pour renverser les accusations
La FINUL, composée d’environ 10 000 soldats, est déployée au Liban depuis 1978 suite à une décision du Conseil de sécurité de l’ONU. Il s’agissait alors de mettre fin à une première invasion israélienne condamnée par l’ONU qui demandait dans une résolution à Israël de retirer ses troupes du territoire libanais.
La FINUL était chargée d’opérer à la frontière israélo-libanaise pour orchestrer le retrait des troupes israéliennes du Sud-Liban, consolider la paix et aider le gouvernement libanais à rétablir son autorité effective dans la région.
Pas de quoi impressionner le Premier ministre israélien, certes réticent à se conformer aux décisions de la communauté internationale. Benjamin Netanyahu a appelé ce dimanche 23 octobre le secrétaire général de l’ONU à retirer les casques bleus de la FINUL de leur poste d’observation.
« M. Secrétaire général, mettez les forces de la FINUL en sécurité. Il faut le faire tout de suite, immédiatement ! » a lancé en anglais un Nétanyahou colérique et passé maître dans l’art de la provocation lors d’un discours filmé en début de Conseil des ministres.
Et d’ajouter au discours d’Antonio Guterres dans un exercice désormais classique de retournement des accusations sur l’origine des responsabilités : « Nous regrettons que des soldats de la FINUL aient été blessés et nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter que cela ne se reproduise. Mais le moyen le plus simple et le plus évident d’y parvenir est simplement de les sortir de la zone dangereuse. »
Quelques instants plus tard, le Liban « condamné » cet appel martial de Netanyahu à évacuer les casques bleus de la frontière, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, s’indignant d’un « nouveau refus (israélien) de se conformer au droit international » et dénonçant « Agression israélienne contre la FINUL ».
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