Un nouveau niveau de violence semble avoir été atteint dans la guerre au Moyen-Orient. Un célèbre journaliste israélien, Danny Kushmaro, s’est mis en scène en train de détruire un bâtiment dans le village libanais d’Aita al-Shaab, dans le cadre d’un reportage pour la Douzième chaîne, la chaîne d’information la plus populaire d’Israël, a rapporté mardi Harretz.
Largement relayées, les images ont suscité de nombreuses critiques sur les réseaux sociaux. Lunettes de soleil et casque sur la tête, gilet pare-balles siglé « presse », le journaliste est confortablement assis sur un fauteuil posé sur les décombres d’une maison détruite. « Juste avant de partir, il reste une dernière maison », lui a informé un soldat de Tsahal, en montrant une maison d’où provenaient selon lui les tirs, selon des propos traduits par le quotidien libanais L’Orient-Le Jour.
Danny Kushmaro se retrouve rapidement avec le détonateur en main, tandis que le fantassin entame un compte à rebours. Au moment fatidique, le journaliste s’exécute et le bâtiment visé part en fumée. « Une maison avec un stock d’armes, surplombant Israël, a été détruite, éliminant ainsi une menace pour l’État d’Israël », se réjouit l’envoyé spécial. Souriant, ce dernier déclare fièrement en anglais, le doigt levé : « Ne plaisante pas avec les Juifs » (Ne plaisante pas avec les Juifs).
« Fascination » pour Tsahal
Le député Ofer Cassif, du parti de gauche Hadash, a ridiculisé la séquence de « Il est ensuite retourné au studio pour diffuser un reportage sur les terroristes du Hamas déguisés en journalistes », a-t-il écrit sur X.
Le journal Haaretz présente Danny Kushmaro comme un « élément utile de la machine de propagande israélienne ». Initialement spécialisé dans les émissions automobiles, il s’oriente depuis le 7 octobre 2023 vers la couverture de la guerre. Il accompagne régulièrement l’armée israélienne à Gaza. Haaretz souligne sa « fascination », voire son « idolâtrie » pour Tsahal.
Cette séquence intervient alors que l’armée israélienne est régulièrement accusée de s’en prendre aux journalistes gazaouis ou libanais. Le Liban a également annoncé lundi 28 octobre avoir déposé une plainte auprès du Conseil de sécurité de l’ONU contre le » Attaques israéliennes » visant les journalistes, après la mort de trois d’entre eux vendredi, tués par une frappe dans le sud du pays.
La grève s’est produite alors que les journalistes dormaient. Des équipes de plusieurs médias s’y sont installées il y a un mois pour couvrir la guerre entre le Hezbollah et l’armée israélienne. Un caméraman et son technicien de la chaîne pro-iranienne Al Mayadeen ainsi qu’un journaliste de la chaîne du Hezbollah Al-Manar ont été tués.