Les frappes israéliennes ont fait au moins 30 morts ce week-end dans la bande de Gaza assiégée, dévastée par plus de neuf mois de guerre. Le conflit meurtrier s’étend désormais à certaines parties de la région, au Yémen et au Liban. Au Yémen, le port stratégique de Hodeida a été visé samedi par des frappes aériennes israéliennes, faisant six morts, trois disparus et plus de 80 blessés, ont indiqué dimanche les rebelles houthis. Ces derniers menacent Israël d’une « réponse énorme », tandis que les pompiers luttent toujours dimanche contre les flammes dans le port.
Sur le front nord d’Israël au Liban, le Hezbollah, allié du Hamas, a annoncé avoir tiré de nouvelles roquettes vers le nord d’Israël « en réponse » à une frappe israélienne. Une attaque israélienne a suivi, visant un dépôt de munitions à Adloun, une ville du sud du Liban, faisant trois blessés samedi, a annoncé dans la soirée l’agence de presse officielle libanaise.
Dans la bande de Gaza, où Israël assiège quelque 2,4 millions de personnes, l’armée israélienne a de nouveau affirmé samedi avoir « éliminé des terroristes » dans des frappes et des combats. Selon la Défense civile de Gaza, organisation dépendant du Hamas, il y a eu au moins 24 morts dans des raids israéliens. Dans la nuit, elle a actualisé ce bilan, avec six morts à Bureij, six à Armida et un autre à Nousseirat, portant le bilan du week-end à plus de trente.
Le mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l’attaque contre Israël le 7 octobre a déclenché la guerre, a vu dans ces frappes sur Gaza une « réponse » israélienne à l’avis rendu la veille par la Cour internationale de justice (CIJ) qui a jugé « illégale » l’occupation israélienne des territoires palestiniens depuis 1967. Une décision qualifiée d' »historique » par les Palestiniens et de « mensonge » par Israël.
Une frappe aérienne a touché le camp de Nusseirat, dans le centre du pays, tuant deux femmes et un enfant, a indiqué un responsable de l’hôpital d’al-Awda. Dans le même hôpital, un bébé a été sauvé du ventre de sa mère, elle aussi tuée dans la même ville.
« Deux de mes filles et quatre membres de ma famille sont morts », a déclaré Manar Abu Sidra, dont la maison a été touchée à Nusseirat. « C’est de la barbarie. Nous n’avons aucun lien avec les organisations (armées), alors pourquoi nous prendre pour cible ? » Dimanche, le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé un nouveau bilan de 38.983 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre.
C’est dans ce contexte explosif que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit partir lundi pour Washington afin de rencontrer le président américain et tenter de renforcer les liens entre Israël et les Etats-Unis. Washington s’est irrité ces derniers mois des conséquences de la réponse d’Israël à l’attaque du Hamas sur son sol le 7 octobre, insistant régulièrement sur la protection des civils à Gaza et l’entrée de l’aide humanitaire.