Le premier, Joe Sacco, est une légende du journalisme de bande dessinée. Ses grands reportages l’ont conduit en Palestine et en ex-Yougoslavie, et plus récemment au Canada et en Inde. L’autre, Edel Rodriguez, ancienne directrice artistique du Foisest devenu célèbre pour avoir signé depuis 2016 des couvertures sur Trump qui ont fait le tour du monde. Quand la campagne américaine cristallise les enjeux, chacun fait entendre sa voix en BD.
Avec Guerre à Gaza, Joe Sacco dénonce la politique génocidaire de Biden en faveur d’Israël dans un pamphlet au vitriol. Edel Rodriguez, quant à elle, signe un premier roman graphique Ver, Il y évoque son enfance à Cuba et son exil, mais aussi la menace que représentent les partisans de Trump pour la démocratie. Une conversation sans détour sur la liberté d’expression, l’indépendance des journalistes et le pouvoir des médias.
Joe Sacco, Guerre à Gaza, c’est une réaction chaude, une forme percutante différente de vos documentaires précédents.
Joe Sacco :C’est une réaction viscérale. Depuis le 7 octobre, je suis paralysée par l’ampleur de la violence. Mais je me suis sentie obligée de parler, car un ami à Gaza me l’a demandé. Je ne pouvais pas y aller, car aucun journaliste n’y est autorisé, et je ne pouvais pas attendre étant donné la gravité des événements.
C’est nouveau pour moi, j’aime prendre du recul et, en tant que lecteur, je n’aime pas qu’on m’engueule. J’ai essayé d’atténuer le ton polémique avec de l’humour et de la satire pour exprimer ma colère, pour dénoncer l’implication et la responsabilité des États-Unis.
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