Groupe logistique ID : Tirée par l’Amérique du Nord, la croissance d’ID Logistics s’accélère et dépasse celle du marché

(BFM Bourse) – Le spécialiste de la logistique contractuelle a publié lundi soir un chiffre d’affaires en accélération au deuxième trimestre. ID Logistics récolte les fruits de son expansion internationale, notamment en Amérique du Nord où le niveau d’activité a été soutenu.

ID Logistics a ravi le marché mardi, après avoir révélé une activité printanière qui a dépassé les attentes.

Entre avril et fin juin, le groupe basé à Orgon a révélé une hausse de son chiffre d’affaires de 19,7% en données publiées et de 16% en données comparables, pour atteindre 782 millions d’euros. Ce niveau de ventes est supérieur aux attentes du panel d’analystes qui couvre le dossier. TP ICAP Midcap tablait sur un chiffre d’affaires de 748 millions d’euros, tandis qu’Oddo BHF visait un peu moins (739 millions d’euros).

Un chiffre d’affaires trimestriel « record »

« Cette bonne performance intègre le chiffre d’affaires de Spedimex, société acquise en Pologne et consolidée depuis le 1er juin 2023 », explique ID Logistics.

ID Logistics a ainsi enregistré « un chiffre d’affaires record au deuxième trimestre (…) malgré des conditions difficiles sur son marché domestique (la France, NDLR) », apprécie Stifel. « Ce trimestre marque donc une nouvelle accélération après un premier trimestre en hausse de 12% », note TP ICAP Midcap.

L’accélération de la croissance en comparable est tirée par une forte contribution des ventes internationales, qui représentent désormais 73% du chiffre d’affaires du groupe. En Europe (hors France), le groupe a vu son activité progresser de 19% en comparable grâce à un nouveau contrat signé avec le géant espagnol Inditex, tandis que la zone « Amérique Latine et Asie » a progressé de 20% en comparable.

C’est surtout en Amérique du Nord que le groupe a accéléré la cadence. Le chiffre d’affaires trimestriel d’ID Logistics a bondi de 40% en données comparables sur un an, soutenu entre autres par la montée en puissance du contrat signé en 2023, avec « un géant mondial du e-commerce », à savoir Amazon. Ce dernier a confié au groupe français la gestion d’une nouvelle plateforme en Pennsylvanie, dont les opérations ont débuté fin juin 2024 et qui montera en puissance pour atteindre un pic d’activité au quatrième trimestre, précise ID Logistics.

« Ce deuxième contrat avec le géant américain confirme la présence réussie du groupe dans le pays et laisse présager de nombreux nouveaux contrats de ce type », ajoute M. Stifel.

Mieux en France

En France, la situation s’améliore progressivement, l’activité renouant avec la croissance au deuxième trimestre grâce au démarrage de nouveaux projets depuis début 2024. Pour Stifel, il s’agit d’une « bonne performance ».

«Grâce au démarrage de trois nouveaux contrats et à de légères hausses de prix, ID Logistics a pu compenser la baisse de 3% des volumes dans les entrepôts qu’elle gère pour le compte de ses clients», poursuit le bureau d’études.

TP ICAP Midcap identifie également cet effet prix : « La France revient en territoire positif avec une hausse de 0,3% (vs +1% attendu) grâce notamment au démarrage de nouveaux dossiers suggérant des effets prix qui se normalisent (autour de +2% selon nos estimations) et une baisse des volumes », explique Florent Thy-tine, responsable de la recherche actions au sein du bureau de recherche.

ID Logistics clôture ainsi le premier semestre 2024 avec un chiffre d’affaires de 1,52 milliard d’euros, en hausse de 18,7%, dont 14,3% en données comparables. Depuis le début de l’année, le spécialiste de la logistique a démarré 14 nouveaux projets et se dit « en avance sur sa feuille de route pour 2024 ».

« Au total, le groupe devrait compter près de 25 start-up sur l’année, ce qui est supérieur aux 20 start-up projetées par le groupe », précise Oddo BHF.

Comme d’habitude, l’entreprise ne fournit pas d’objectifs chiffrés. « L’exercice 2024 devrait donc marquer une nouvelle année de croissance rentable pour ID Logistics », indique le groupe en guise de perspective.

Florent Thy-tine compense cette absence volontaire d’objectifs chiffrés. Pour 2024, le spécialiste estime que l’activité d’ID Logistics « devrait se poursuivre sur des rythmes de croissance encore soutenus au second semestre ».

« La France devrait accélérer avec la hausse des contrats démarrés au second semestre et l’activité à l’international ne devrait pas vraiment faiblir même si les effets de base seront plus difficiles. Les démarrages (14 nouveaux dossiers au premier semestre) semblent s’être bien déroulés, laissant peu de place à une mauvaise surprise dans les résultats du premier semestre », poursuit-il.

A la Bourse de Paris, la publication du groupe ID Logistics a été saluée, avec un cours de bourse qui progresse encore de 4,2% à 432 euros ce mardi après-midi et de 40,5% depuis le début de l’année.

Une valorisation qui pose question

L’excellente performance boursière d’ID Logistics a alimenté les débats sur la valorisation du groupe logistique. Stifel estime toujours que le groupe français est capable de doubler sa taille et que son titre devrait « pouvoir doubler de valeur » au cours des cinq prochaines années. Cependant, la hausse de 65 % du cours de l’action au cours des neuf derniers mois « a réduit le potentiel de hausse ».

L’intermédiaire financier souligne que le groupe « traite actuellement à plus de 36 fois son bénéfice par action estimé pour 2024 », tandis que GXO Logistics, « son principal concurrent américain, est moins valorisé avec un ratio cours/bénéfice de 20 fois pour 2024 ». « A notre avis, ID Logistics mérite une belle prime compte tenu de son profil de croissance, mais une prime de 80% nous paraît excessive », poursuit Stifel, qui reste sur le titre tout en relevant son objectif de cours à 380 euros, compte tenu de l’excellente publication du groupe.

De son côté, TP ICAP Midcap partage également l’avis de son homologue Stifel sur la valorisation serrée d’ID Logistics.

« Nous ne voyons pas de raison pour que le titre baisse à court terme, mais la valorisation nous semble désormais intégrer toutes les bonnes nouvelles sur le titre avec une hausse de 35% depuis le 1er janvier (au cours de clôture de lundi, NDLR) et des niveaux de valorisation qui deviennent moins soutenables », explique Florent Thy-tine. Le spécialiste apprécie toujours les fondamentaux du groupe mais estime que le titre mérite une pause.

Le bureau d’études a abaissé sa note à « hold » tout en ajustant son objectif de cours à 454 euros, contre 419 euros auparavant.

Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse