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Grosse crise dans les branches spatiales d’Airbus et Thales : 3.800 postes supprimés

Grosse crise dans les branches spatiales d’Airbus et Thales : 3.800 postes supprimés

Le spatial européen entre dans une période difficile pour ses deux plus grands constructeurs, Airbus Defence & Space (ADS) et Thales Alenia Space (TAS). Tous deux sont déterminés à supprimer de nombreux postes, 1 300 chez TAS et jusqu’à 2 500 chez ADS. On fait le point.

Des ambassadeurs de l’espace européen à qui l’on doit les cargos européens ATV, des sondes spatiales historiques pour l’exploration planétaire, mais aussi de nombreux satellites bulletin météobulletin météo etObservation de la TerreObservation de la Terre (Copernic), tous deux chefs de projetchefs de projet ADS et TAS sont en difficulté.

Pas ou peu de licenciements

Rassurez-vous, les licenciements pourraient être limités. La plupart des postes supprimés seront liés à des départs à la retraite non remplacés, ou redirigés vers d’autres branches des groupes. A noter que chez ADS, la réduction d’effectif concerne également la partie Défense (ADS compte 35 000 salariés au total, dont 7 000 en France).

Contacté par Futura, le délégué syndical central de l’ADS Thierry Préfol nous indique que « Grâce aux derniers plans sociaux chez ADS, nous avons jusqu’à présent évité les licenciements.» Mais la direction s’y engage « sous réserve d’atteindre les objectifs d’économies « .

La crainte réside avant tout dans la future surcharge de travail des salariés de l’ADS et de la TAS. Thierry Préfol nous confie notamment sa crainte de perte de compétences. De plus, la surcharge de travail pourrait inciter les salariés à partir poursuivre leur carrière chez les acteurs du New Space.

Face au rouleau compresseur de SpaceX

Il s’agit d’une situation sans précédent. ADS et TAS connaissent régulièrement des moments difficiles, mais c’est la première fois que cela leur arrive en même temps. C’est également le cas de la branche spatiale de Boeing. Airbus et Thales discutent actuellement d’une fusion de leurs activités spatiales.

Aujourd’hui tout le monde accuse un pari raté : celui de ne pas avoir pris EspaceXEspaceX sérieusement.  » Personne n’y croyait », confirme Thierry Préfol. En conséquence, les clients traditionnels d’ADS et TAS, spécialisés dans les télécommunications depuis l’orbite géostationnaire, perdent leurs clients au profit de la mégaconstellation en orbite basse Starlink de SpaceX, qui gagne de plus en plus, y compris récemment les compagnies aériennes United et Air France.

Quant à Airbus Defence & Space, nous avons atteint plus de 1,5 milliard d’euros de pertes cumulées sur l’année écoulée. Thierry Préfol précise que ces pertes proviennent aussi de certains projets qui reposaient sur des promesses absurdes (sans les citer). C’est notamment le cas de l’avion de combat Eurofighter et de la plateforme satellite UnWebUnWebtrop cher par rapport à Lien étoileLien étoile.

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