Gros coup des majors, ces 40 sites pirates très connus sont désormais bloqués en France
Parmi les sites visés par cette décision figurent de grands acteurs du téléchargement illégal tels que Torrent9, Cpasbien, Yggtorrent, Tirexo, Zone-annuaire, Wawacity, Magnetdl et Darkino. Ces plateformes, prisées par les utilisateurs à la recherche de contenus gratuits, proposaient un large éventail de fichiers protégés par le droit d’auteur, allant des derniers albums de musique aux films et séries télévisées récents.
La SCPP, qui représente les intérêts de géants de l’industrie musicale comme EMI, Sony, Universal ou Warner, a appuyé ses dires sur des preuves solides. Des rapports officiels établis en avril et mai 2024 ont montré que ces sites mettaient à disposition sans autorisation de nombreux titres du répertoire de la SCPP via des liens de téléchargement. Par exemple, sur Torrent9, un site répertoriant des liens BitTorrent, il était possible de télécharger illégalement le dernier album des Rolling Stones, « Hackney Diamonds », ou encore « Memento Mori » de Depeche Mode.
Le tribunal a estimé que la SCPP avait suffisamment prouvé que ces sites, destinés à un public francophone, permettait aux internautes de télécharger ou de diffuser des œuvres protégées sans l’autorisation des titulaires de droits. Cette pratique constitue une violation manifeste des droits des producteurs de phonogrammes.
Orange, SFR, Free et Bouygues Telecom contraints de tout bloquer
La décision du tribunal va au-delà du simple constat d’infraction. Elle ordonne aux principaux fournisseurs d’accès à Internet français – Orange, Free, SFR, SFR Fibre et Bouygues Télécom – de mettre en œuvre le blocage de ces sites dans un délai de 15 jours suivant le sens de la décision. Ce blocage doit être effectué par « tout moyen efficace », notamment par le blocage des noms de domaine incriminés.
Il est important de noter que cette mesure sera appliqué aux coûts exclusifs des FAIconformément à la jurisprudence européenne établie depuis 2014. De plus, le blocage sera effectif pour une durée de 18 moisune période suffisamment longue pour avoir un impact significatif sur l’écosystème du piratage en ligne.
Malgré cette bataille gagnée, la guerre est loin d’être terminée. Les propriétaires de sites de téléchargement illégaux sont connus pour leur agilité à contourner ce type de mesure, notamment en changeant régulièrement de nom de domaine. Pour faire face à cette pratique, la décision prévoit que Le SCPP devra retourner devant le tribunal pour mettre à jour la liste noire adresses en cas de modification des noms de domaine.
Cette décision s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large de lutte contre la piraterie menée par la SCPP, a déclaré Marc Guez, directeur général de l’organisation. L’informé que des plaintes contre différents sites étaient déposées trimestriellement. Cette action fait suite à trois autres décisions rendues en avril et mai 2024, qui avaient déjà conduit au blocage de sites similaires, mais accessibles sous d’autres noms de domaine.
Parallèlement à ces actions en justice, La SCPP mène également une campagne de déréférencement sur les moteurs de rechercheGoogle en particulier. Le 4 juillet dernier, l’organisation avait demandé la suppression de 382 noms de domaine appartenant aux sites visés par les précédentes décisions de justice. Cette double démarche – blocage par les FAI et déréférencement sur les moteurs de recherche – vise à rendre le plus difficile possible l’accès des internautes à ces contenus illicites.
L’avenir de la lutte contre le piratage en ligne
Si cette décision représente une victoire significative pour l’industrie du divertissement, elle soulève néanmoins des questions sur l’efficacité à long terme de telles mesures. Certains acteurs du secteur, comme Canal+, ont poussé la stratégie de blocage encore plus loin en obtenant des injonctions non seulement contre les FAI, mais aussi contre les fournisseurs de services DNS comme Google, Cisco et Cloudflare.
Marc Guez du SCPP estime que Cette approche plus large n’est pas nécessairement essentielle. Il soutient que la majorité des utilisateurs ne modifient pas leurs paramètres DNS et que les mesures obtenues auprès des FAI sont déjà suffisamment efficaces. Il souligne également la difficulté pratique de poursuivre en justice les milliers de résolveurs DNS qui existent dans le monde.
- Le tribunal judiciaire de Paris ordonne le blocage de 40 sites de téléchargement illégaux, dont Cpasbien et Torrent9, suite à une action en justice de la SCPP.
- Les principaux FAI français doivent mettre en œuvre ce blocage dans un délai de 15 jours, à leurs frais, pour une durée de 18 mois.
- Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large incluant des actions en justice régulières et des demandes de déréférencement des moteurs de recherche.
📍 Pour ne rien manquer de l’actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
Par : Opéra