Le mois d’avril n’a pas été de tout repos pour Grindr au Royaume-Uni. Après le scandale des messages alléchants trompés auprès des députés britanniques, l’application de rencontre destinée à la communauté LGBT+ doit être jugée à Londres pour avoir vendu en 2018 les données personnelles de ses utilisateurs, sans leur consentement, à des annonceurs partenaires, selon The Guardian.
Les informations partagées concerneraient notamment la séropositivité des utilisateurs de l’application. « Grindr le doit à la communauté LGBT+, elle doit indemniser ceux dont les données personnelles ont été compromises et qui en ont souffert, et garantir que tous ses utilisateurs sont en sécurité lorsqu’ils utilisent l’application, où qu’ils soient, sans qu’ils aient à craindre de partager. leurs données avec des tiers« , » a défendu Chaya Hanoomanjee, directrice générale du cabinet d’avocats Austen Hays, qui dirige l’action en justice et gère également l’affaire. Plusieurs milliers de personnes seraient concernées.
En plus de partager des informations personnelles avec des sociétés partenaires, ces dernières les revendaient potentiellement à d’autres sociétés. Grindr risque donc de payer des frais d’indemnisation de plusieurs centaines de milliers de livres, les indemnisations individuelles pouvant s’élever à plusieurs milliers en fonction du préjudice causé, selon les estimations d’Austen Hays.
Une erreur répétée
Grindr est l’application de rencontres la plus populaire au monde pour la communauté LGBT+. Créé en 2009, il est utilisé par plus de 13 millions de personnes et est téléchargé plus de 2 millions de fois par an. Selon une enquête Ipsos, un quart des gays sur une application de rencontres au Royaume-Uni le sont sur Grindr, loin devant Tinder (13 %).
Il s’agit de la deuxième accusation de ce type contre l’entreprise. En janvier 2021, le régulateur norvégien lui a infligé une amende de 8,5 millions de livres sterling (plus de 9,8 millions d’euros) pour violation du RGPD, le règlement général de l’Union sur la protection des données. Européen. L’amende a ensuite été réduite à 5,5 millions de livres (5,8 millions d’euros) en décembre de la même année.
L’essai mené en Norvège ne s’est pas concentré sur le statut VIH des utilisateurs, mais a révélé que révéler la présence de quelqu’un sur Grindr était une donnée sensible en soi. Il a notamment été conclu que le partage de ces informations pourrait mettre en danger les utilisateurs dans les pays où l’homosexualité est illégale.