Grève historique chez Stellantis : l’usine Fiat 500e fermée a été l’étincelle de trop
Ce n’est pas le gouvernement italien qui, pour une fois, met des bâtons dans les roues de Carlos Tavares, PDG de Stellantis, mais les salariés italiens du groupe ont décidé de lancer une grève massive le 18 octobre 2024.
Clairement, l’Italie reste un sujet compliqué pour le groupe Stellantis. Ce n’est cependant pas le seul sujet brûlant sur lequel Carlos Tavares et toute l’équipe dirigeante de Stellantis doivent travailler. L’euphorie qui a suivi la création de Stellantis en 2021 s’effrite. Le groupe automobile est confronté, comme beaucoup d’autres constructeurs, à un ralentissement du marché, ce qui perturbe quelque peu la stratégie établie.
En Italie, la colère monte crescendo. Les autorités italiennes ont rapidement rappelé à Carlos Tavares que l’Italie ne devait pas être marginalisée dans la stratégie du groupe. Cependant, malgré les projets à long terme promis, à court terme, les salariés italiens connaissent une série de projets de départ et de périodes de chômage technique en raison d’arrêts de production répétés. Ce qui les a poussés à lancer une grève massive, la « la plus grande grève depuis 30 ans » selon Les Echos ce vendredi 18 octobre.
Baisse de la production, mais pas seulement en électricité
Plusieurs éléments ont mis le feu aux poudres. Le premier est que l’Italie produit beaucoup moins de voitures que par le passé, c’est un premier indicateur indéniable. La faute ne peut pas être uniquement imputée au ralentissement de l’adoption des voitures électriques, car les usines italiennes du groupe produisent encore plusieurs modèles thermiques.
En revanche, la baisse des ventes de la Fiat 500e n’a certainement pas amélioré la situation. L’usine devait être fermée pendant 4 semaines à partir de la mi-septembre. Cette fermeture a été prolongée jusqu’en novembre. Les troubles dans l’usine de Mirafiori ont commencé à s’étendre à d’autres sites de production, parfois menacés à leur tour par des fermetures ou des plans de départs volontaires.
Ajoutez à cela la suspension du projet Gigafactory pour les batteries ACC en Italie, et c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Délocalisation évidente vers d’autres pays
Stellantis a des idées bien arrêtées sur les pays qui produiront les modèles les plus populaires et quels modèles secondaires seront distribués dans d’autres pays. L’Italie n’est pas dupe, et c’est précisément la raison du mouvement.
Lors du Sommet de l’Automobile de Paris le 15 octobre, une déclaration de Carlos Tavares pourrait confirmer l’attrait du groupe vers une production plus massive dans les pays de l’Est. Alors que Carlos Tavares parlait de la compétitivité des constructeurs chinois et de leurs avantages sur les coûts de production, il a souligné « qu’à deux heures d’avion (ndlr depuis Paris), il est possible d’obtenir des coûts similaires à la Chine. »
Le directeur ne faisait clairement pas référence aux usines italiennes pour de tels coûts, mais plutôt à des usines comme Trnava en Slovaquie ou Tychy en Pologne, où sont produits bon nombre des modèles les plus populaires.