Drame dans le ciel français ! Alors que tout le monde se préparait à une journée sombre dans les aéroports ce jeudi, en raison de l’appel à la grève de tous les syndicats du contrôle aérien, le principal syndicat des contrôleurs, le SNCTA, a annoncé, ce mercredi matin, la levée de son préavis. Un accord a été trouvé du jour au lendemain.
De quoi permettre à la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) d’éviter un deuxième préavis prévu les 9, 10 et 11 mai. Mais aussi de revoir légèrement à la baisse le programme de réductions demandées aux compagnies aériennes pour cette journée du 25 avril, même si des annulations de vols restent très significatifs. La DGAC a demandé aux compagnies aériennes, qui avaient déjà anticipé, de réduire leur programme de vols de 75 % à Orly et de 55 %, au lieu de 65 %, à Roissy-CDG, ainsi que de 65 % à Marseille et de 45 %. %, au lieu de 55 %, dans les autres aéroports métropolitains.
Des annulations de vols malgré tout
« Malgré la levée de ce préavis, la conclusion tardive des négociations avec le SNCTA et la nécessité de finaliser les discussions avec les autres organisations syndicales ne permettront pas d’éviter des perturbations le jeudi 25 avril 2024 », explique la DGAC. Certains syndicats minoritaires, comme la CGT ou l’Unsa-Icna, maintiendront probablement leurs appels à la grève.
Par ailleurs, conformément aux nouvelles règles qui obligent les grévistes à se déclarer individuellement au moins 48 heures avant le début du mouvement, de nombreux contrôleurs ont déjà envoyé leur déclaration individuelle. C’est aussi ce qui a permis au gouvernement de mesurer l’ampleur de la mobilisation et de le convaincre de faire des compromis.
Il n’est pas certain que ces contrôleurs grévistes entendent revenir sur leur décision, même s’ils en ont la possibilité, même si le délai de retrait de 18 heures est déjà dépassé. D’autant que pour le moment, le contenu de l’accord trouvé hier soir entre le SNCTA et les autorités de tutelle n’a pas encore été dévoilé.
Dans un communiqué, le ministre des Transports, Patrice Vergriete, se contente de saluer l’accord trouvé « pour accompagner la mise en œuvre de la réforme historique du contrôle aérien », précisant seulement que « les mesures prévues par l’accord seront financées par les redevances payées par les compagnies aériennes. « Le budget de l’Etat et le contribuable ne seront pas sollicités », souligne-t-il.
Le SNCTA a obtenu gain de cause en fin de carrière
Le principal syndicat du contrôle aérien a appelé à la grève pour obtenir de meilleures mesures de « soutien social » – essentiellement sous forme d’augmentation des rémunérations, d’indexation et de jours de récupération – en contrepartie des efforts de productivité demandés dans le cadre du projet de réorganisation. des services de navigation aérienne.
Selon nos informations, le gouvernement a finalement cédé sur l’une des principales revendications du SNCTA. A savoir l’accès aux indices de fonction publique les plus élevés pour les contrôleurs aériens en fin de carrière. Cela leur permettrait de bénéficier d’une meilleure rémunération et d’une pension de retraite plus élevée, dès 59 ans. Cette revendication, qui figurait dans la version 3 du protocole d’accord, a été retirée du projet d’accord final après arbitrage de Matignon. Cela a grandement déplu aux responsables du SNCTA.
Le sujet des blaireaux a accentué la mobilisation
Mais un certain nombre de contrôleurs aériens potentiellement en grève semblaient avant tout motivés par le refus de la généralisation des automates à badges et des pointeuses, destinés à contrôler leur présence et leur temps de travail effectif sur les sites et à mettre fin aux « autorisations ». Une pratique tolérée jusqu’à présent, par laquelle les contrôleurs aériens s’autorisent entre eux des absences incalculables, lorsque le trafic ne nécessite pas un effectif complet.
La généralisation des blaireaux n’était pas incluse dans le projet de réforme. Elle a été annoncée fin mars, suite aux recommandations du Bureau d’enquête et d’analyse (BEA). Après une collision évitée de justesse à l’aéroport de Bordeaux le 31 décembre 2022, le BEA a recommandé la suppression de cette pratique et un contrôle plus strict des horaires de travail des contrôleurs aériens, par mesure de sécurité.
Au-delà de la possible perte d’un avantage qui semblait acquis, qui représenterait, selon une estimation non officielle, 25 % de temps de travail en moins, certains contrôleurs ont perçu cette décision comme une mesure vexatoire. Et plusieurs syndicats semblaient déterminés à « soutenir » leur mécontentement jusqu’à ce que la mesure soit retirée ou que des jours de congés supplémentaires soient accordés.