Grève du 31 janvier : une note du renseignement craint une radicalisation du mouvement contre la réforme des retraites

Une note de l’intelligence territoriale qui Le Parisien a pu consulter les inquiétudes sur une mobilisation record contre la réforme des retraites ce mardi 31 janvier. On parle aussi d’une éventuelle radicalisation du mouvement.
Alors que les députés donnent ce lundi 30 janvier le coup d’envoi des débats en commission sur le projet très contesté de réforme des retraites, la mobilisation de ce mardi sera-t-elle encore plus massive que la précédente ? C’est en tout cas ce que redoute l’intelligence territoriale, comme le révèle une note que Le Parisien a pu consulter.
Pour rappel, plus d’un million de Français sont descendus dans la rue le 19 janvier. Mais ce 31 janvier, « un million à 1,2 million de personnes, dont 70.000 à 100.000 à Paris, devraient participer aux 240 manifestations organisées en France », indique le document du ministère de l’Intérieur.
A lire aussi :
Réforme des retraites : les syndicats appellent « à se mobiliser encore plus massivement au 31 janvier »
Dans le détail, les manifestants pourraient être extrêmement nombreux à Toulouse (28.500 personnes attendues), Nantes (26.500), Marseille (22.000), ou encore Lyon (18.000). Certaines villes moyennes comme Valence et Blois (9.000) pourraient avoir droit à une mobilisation record.
« Mouvement radical de contestation »
L’intelligence territoriale évoque aussi de fortes perturbations (mairies, écoles, trains, etc.), et s’inquiète notamment d’une « radicalisation » du mouvement. Car si les manifestations avaient été relativement calmes le 19 janvier, elles pourraient prendre une autre tournure mardi. « 1 000 à 1 200 gilets jaunes et 200 à 400 éléments radicaux » sont susceptibles de se mobiliser à Paris. « Les Gilets jaunes présents lors de la précédente journée d’action pourraient tenter de faire dégénérer la mobilisation », indique l’information, qui alerte sur la « présence importante du mouvement radical de contestation ».
A lire aussi :
Réforme des retraites : le report de l’âge de la retraite à 64 ans « n’est plus négociable », assure Elisabeth Borne
Toujours selon l’Intérieur, l’ultra-gauche « espère capitaliser et accroître sa présence dans les cortèges » afin d’avoir « le substrat nécessaire à la commission de dégradations contre les symboles du capitalisme et d’actes de violence contre la police ». Enfin, le renseignement craint une plus forte mobilisation des jeunes, comme l’indique en fin de note : « la polyvalence des jeunes et les modes de communication utilisés comme vecteurs d’information compliquent l’estimation de leur participation au mouvement ».