L’EDITORIAL DU FIGARO – Les 21 millions d’employés du secteur privé se sentent à juste titre bien plus mal lotis que les travailleurs privilégiés des chemins de fer et des contrôleurs aériens.
Georges Marchais n’aurait jamais osé le dire à propos des cheminots, mais le nouvel accord de fin de carrière qu’ils viennent de négocier est un « scandale ». D’abord parce que cela contrevient à l’esprit même de la récente réforme des retraites qui vise à relever l’âge légal de la retraite. Mais ici, c’est tout le contraire. Le nouveau texte offrira aux contrôleurs, pour ne parler que d’eux, la possibilité d’arrêter leur activité dix-huit mois avant la fin de leur carrière tout en percevant 75 % de leur salaire jusqu’à la retraite. Et SUD-rail applaudit : cet accord permettra « pour compenser en partie les effets néfastes de la réforme des retraites ». Tout est dit !
Ensuite, parce que ces mesures d’âge ont un coût. Nous parlons de quelques dizaines de millions d’euros chaque année qui, comme toujours avec notre transporteur public ferroviaire, seront supportés par les clients qui subiront une nouvelle augmentation du prix des billets, et par les contribuables, véritables vaches à lait de…