Grêle et mâchoire bloquée sur la Flèche Wallonne – Actualité
44, la Flèche Wallonne n’a jamais eu aussi peu de coureurs à l’arrivée depuis la création du Mur de Huy comme juge de paix définitif de l’épreuve en 1985 (voir le classement). La faute aux conditions météorologiques épouvantables. De la pluie accompagnée de grêlons et même de la neige fondue sont tombées sur le peloton. Les favoris, Skjelmose, Hirschi et Pidcock, ont tous trois sombré dans le froid. « Honnêtement, j’étais figé dans les 80 derniers kilomètres. Je ne pensais pas arriver jusqu’au bout.« , a reconnu Benoit Cosnefroy qui a vécu leune de ses pires journées à vélo.
RÉCIPIENTS CHAUDS ET CALORIFIÉS
Face à ce mauvais temps, les directeurs sportifs ont dû anticiper. « Dans la deuxième voiture, nous avons laissé les sacs de pluie lors du premier passage au cas où ils auraient besoin de vestes. Quelques coureurs ont pris une veste pour rester au chaud. C’était relativement compliqué de descendre jusqu’à la voiture car on perd sa position et on se retrouve parmi tous les coureurs qui abandonnent, il faut anticiper et avoir beaucoup de choses avec soi. Ils avaient déjà des vêtements chauds avant qu’il ne commence à pleuvoir., explique Rik Verbrugghe, directeur sportif du vainqueur, Stephen Williams. Côté nutrition, les coureurs se sont également adaptés. « On avait des canettes d’énergie chaude avec beaucoup de calories dedans, ça aide à résister au froid mais c’était quand même compliqué »il continue.
1,5 DEGRÉS
Si les coureurs étaient prêts à souffrir, ils ne s’attendaient pas à ce qu’il fasse si froid. « Il faisait 11 degrés jusqu’à ce que la température descende à 1,5 degrés quand il a neigé. Je ne pensais pas qu’elle serait inférieure à 3-4 degrés. Dylan Teuns ne pouvait plus parler, il avait la mâchoire bloquée par le froid. C’était impossible pour qu’il produise un résultat. Même un coureur en bonne forme ne peut rien faire contre le froid. « Il avait montré sur le Tour des Flandres, la Flèche Brabançonne et l’Amstel qu’il était là. Le froid a gêné Skjelmose, Hirschi, toute l’équipe des Émirats… Si vous avez froid, vous ne pouvez pas survivre. Quand vous êtes complètement mouillé et qu’il y a un peu de vent avec la vitesse, cela peut causer des dégâts. » Rik Verbrugghe pensait même que nous allions vers le recours au protocole de conditions météorologiques extrêmes. « Aujourd’hui, nous étions très proches. S’il commençait à geler ou si la neige collait à la route, cela pourrait devenir très dangereux et limite. »
AUCUN PROBLEME POUR ASO
Chez ASO, l’organisateur de la course, raccourcissement, voire neutralisation, n’a pas été évoqué. « Pour nous, il n’y avait aucun problème. Dans le cas d’une course par étapes, nous aurions pu envisager de raccourcir l’épreuve. Ce n’était pas une option pour aujourd’hui. A partir du moment où la course se terminait avec des circuits locaux, les coureurs étaient libres d’abandonner, tour après tour »souligne le patron du Tour de France Christian Prudhomme qui n’a pas tari d’éloges sur les coureurs ayant terminé la Flèche Wallonne ce mercredi. « Bien sûr, les conditions météo étaient compliquées et c’est vrai que ce n’est pas courant de voir ça sur la Flèche Wallonne. On a assisté à une leçon de courage de la part des coureurs. Les coureurs n’ont pas le coup droit de Roger Federer ni le pied gauche de Lionel Messi, mais c’est par leur courage qu’ils peuvent se démarquer. » Cette 88ème édition est digne de celle de 1999 où Michele Bartoli s’était imposé après avoir rencontré des averses de neige sur sa route.
Crédit : Quentin Photographie BE