Grèce – France – Saliba et les Bleus, qu’est-ce qui ne marche pas ?

Depuis le 25 septembre 2018, pour ses grands débuts chez les pros avec les Verts contre Toulouse, William Saliba a une particularité : la pression semble couler sur lui. « Quand on l’observe depuis ses débuts à Saint-Etienne… Il est flegmatique, froid, lucide« , nous confiait son ancien capitaine à Saint-Etienne, Loïc Perrin, en 2021. Saliba n’a peur de rien et a traversé les étapes le cigare au bec : Saint-Etienne, Nice, Marseille, Arsenal. Partout, Il s’est imposé très vite une fois qu’on lui a accordé du temps de jeu. Mikel Arteta l’a longtemps laissé au frigo mais s’est laissé convaincre dès que l’ancien gamin de Bondy est apparu sur les feuilles de match.
C’est ainsi que se déroule sa carrière en club, en douceur. En sélection, le bilan est bien plus mitigé. Appelé une première fois en mars 2022, il compte dix sélections mais tarde à laisser son empreinte dans l’équipe. Titulaire souvent dans des équipes remaniées, il a souffert et, pour la première fois de sa carrière, le poids du maillot a semblé l’écraser. Ses notes moyennes sur Eurosport, sur six apparitions d’au moins 45 minutes, donnent une idée du manque de densité de ses prestations. Saliba a une moyenne de 4,3 avec un minimum de 3 lors de la défaite en Ukraine (2-0) et un maximum de 5,5 lors du match nul en Croatie (5,5). Si régulier en Angleterre, et en Ligue 1 avant cela, il n’y parvient pas en Bleu.
Todibo, Dembélé, Saliba et Koundé.
Crédit : Getty Images
le meilleur jeune défenseur du monde qui deviendra le meilleur défenseur du monde
Souvent en retard dans ses interventions, il s’emprunte comme s’il avait perdu sa sérénité. En Angleterre, l’ancienne légende d’Arsenal, Ray Parlour, l’a fait « le meilleur jeune défenseur du monde qui deviendra le meilleur défenseur du monde« , le constat est beaucoup plus mitigé en sélection. Ses difficultés ne contribuent pas à le faire émerger dans le groupe et au sein de la défense centrale, secteur le plus compétitif de l’équipe de France. Au Qatar, Saliba n’a joué que 27 minutes. La retraite internationale de Raphaël Varane aurait pu le faire monter d’un niveau. Non seulement Ibrahima Konaté est intouchable mais l’écart qui le sépare du joueur de Liverpool semble se creuser.
En son absence samedi face à Gibraltar, c’est Jean-Clair Todibo qui a été préféré à Saliba pour accompagner Dayot Upamecano. En septembre, Didier Deschamps justifiait ses choix : «William est dans une hiérarchie du moment. On pourrait dire la même chose d’Upamecano à un moment donné. Ce sont des joueurs habitués au très haut niveau mais il y a un niveau en équipe de France. Cela ne se produit pas en claquant des doigts. Il y a une très forte concurrence pour ce poste.«
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Quand il a du temps de jeu avec nous, il se dit qu’il doit être performant
Deux mois plus tard, le sélectionneur insistait sur la dichotomie entre le Saliba d’Arsenal et le Saliba des Bleus, avec quasiment les mêmes arguments : il n’a pas encore desserré le frein qui le retient en Bleu. Il performe très bien en club (…). Il n’est pas dans la même situation psychologique dans un club, où il ne se pose pas la question de savoir s’il va jouer le week-end. a rappelé à DD. Quand il a du temps de jeu avec nous, il se dit qu’il doit être performant, car il y a du monde derrière lui. Il n’est pas dans une situation psychologique qui est la même avec son club. »
Saliba réfléchit trop, lui qui n’avait jamais réfléchi auparavant. L’exemple de Dayot Upamecano, bloqué de longs mois avant de prendre le pouvoir, lui donne la direction à prendre. En Grèce, il aura l’occasion de prouver qu’il est meilleur que ne le suggèrent ses dix premières sélections.
gn sprts