La sortie anti-RN de l’attaquant des Bleus samedi a suscité son lot de réactions, notamment dans la classe politique.
« En tant que citoyen, nous devons nous battre pour que le RN ne passe pas ». Avec cette phrase, logiquement isolée par tous les médias lors de la conférence de presse de samedi, Marcus Thuram s’est fait remarquer par sa prise de position politique, dans un monde du football où les positions sont rares. Et cette sortie n’a pas manqué de provoquer une réaction de la classe politique, dans les deux camps.
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A commencer par le parti visé, le Rassemblement national. « Le citoyen Marcus Thuram n’a jamais dit un mot pour exprimer sa tristesse lorsque Thomas, Lola et toutes les autres jeunes victimes ont été massacrés par les voyous »a écrit le porte-parole du parti Julien Odoul sur X, avant de soutenir : « Marre de ces donneurs de leçons privilégiés qui prennent les Français pour des imbéciles !
Spécialiste des questions sportives au sein du parti de Marine Le Pen, Aleksandar Nikolic poursuit : «Je ne connais pas les idées de Marcus Thuram mais s’il veut lutter contre le racisme, il devrait plutôt s’inquiéter pour son père. Au RN, nous nous opposons à ce repli raciste pour prôner une identité spirituelle fondée sur un sentiment français fédérateur..»
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« Courageux et nécessaire »
En revanche, Yannick Jadot, qui fera campagne sous la bannière du Nouveau Front populaire, a salué la prise de position de l’attaquant de l’Inter et l’éditorial de Vincent Duluc, écrivain respecté du journal. L’équipequi a appelé cette sortie « remarquable et rare »avant de mentionner «un jeune homme merveilleux ».
Un discours également salué par Clément Beaune, député sortant de la Renaissance et ancien ministre : « Dans un moment aussi grave, personne ne peut rester à l’écart. Que de grands athlètes s’impliquent est courageux et nécessaire.
Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, «a répondu à l’appel » de Thuram avant d’adresser une lettre ouverte aux joueurs de l’équipe de France pour «mobiliser des électeurs qui votent peut-être moins » et faire « obstacle à l’arrivée du RN au pouvoir ».
Samedi soir, la Fédération française a réitéré sa neutralité tout en s’associant «l’appel nécessaire au vote, une exigence démocratique ». Avant de poursuivre, via un communiqué : «La FFF souhaite également que sa neutralité institutionnelle soit comprise et respectée de tous, ainsi que celle de la sélection nationale dont elle a la charge. A ce titre, il convient d’éviter toute forme de pression et d’utilisation politique de l’équipe de France.