[Grand format] MHR - USAP : Béziers, Narbonne, Carcassonne, derrière Montpellier, comment se porte le rugby languedocien
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[Grand format] MHR – USAP : Béziers, Narbonne, Carcassonne, derrière Montpellier, comment se porte le rugby languedocien

[Grand format] MHR – USAP : Béziers, Narbonne, Carcassonne, derrière Montpellier, comment se porte le rugby languedocien

Alors que les Catalans de l’USAP joueront un MHR malade samedi 27 avril, le reste du rugby languedocien, et notamment l’AS Béziers Hérault, le Racing Club Narbonnais et l’US Carcassonne vont de mieux en mieux.

Montpellier-USAP. Un derby en termes de kilomètres pour les deux clubs les plus proches d’Occitanie en Top 14. Pas forcément en termes d’histoire. Il n’y a pas vraiment de rivalité commune entre les deux équipes. Mais celle qui se déroule cette saison, dans la course à un maintien si difficile à obtenir dans ce championnat très serré, a tout pour s’en créer un. Alors que s’affrontent les deux équipes phares de l’ancienne région Languedoc-Roussillon, une sorte de suprématie locale est en jeu.

Depuis 2014, Montpellier est le leader incontesté. Un titre, deux finales, quatre demi-finales, deux Challenge Cups et une place qui commence à se prendre, petit à petit, dans le rugby français. Mais cette saison, tout est plus dur. Le MHR tient le coup et vit une année compliquée. De là à descendre ? On verra dans quelques semaines. Mais sur le papier, le club a les armes pour se sauver. Pendant ce temps, derrière ce phare, un glorieux endormi se réveille.

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Cette saison, l’USAP a battu Montpellier lors du match aller en novembre. La rentrée a lieu ce samedi 27 avril.
L’Indépendant – Olivier GOT

Un duel fratricide en access match ?

L’AS Béziers Hérault réalise une saison exceptionnelle. Par ses résultats, puisqu’il a enfin retrouvé une stabilité dans ses performances et peut légitimement envisager de bonnes phases finales, mais aussi par son jeu, tout enflammé, qui n’est pas sans rappeler ce que fait l’USAP depuis trois ans. Le salut grâce au rugby. De là à envisager de monter en Top 14 ? Beaucoup en rêvent. Ce serait tellement symbolique de retrouver un peu du grand Béziers qui a tant marqué le rugby français dans les années 1970-80. Certains rêvent même d’un match d’accès symbolique entre le MHR et l’ASBH. Ce serait aussi beau que dramatique…

Après des années à jouer les premiers rôles, Montpellier vit une saison compliquée.
L’Indépendant – Olivier GOT

Cartographie du rugby languedocien

Montpellier Hérault rugby

Division : Top 14.
Classement actuel : 13ème (en position de disputer le match d’accès).
Budget prévisionnel : 30,4 millions d’euros.
Stade : Stade GGL (15 697 places, dont 12 697 places).

AS Béziers Hérault

Division : Pro D2.
Classement actuel : 3ème (en position de disputer les barrages à domicile).
Budget prévisionnel : 8,2 millions d’euros.
Stade : Raoul-Barrière (18 555 places).

Racing Club Narbonnais

Division : Nationale.
Classement actuel : 3ème (en position pour disputer les play-offs).
Budget prévisionnel : 4 millions d’euros.
Stade : Parc des Sports et de l’Amitié (12 000 places).

États-Unis Carcassonne

Division : Nationale.
Classement actuel : 4ème (en position de disputer les barrages à domicile).
Budget prévisionnel : 3,15 M€.
Stade Albert-Domec : 10 000 places.

Seuls les clubs professionnels sont pris en compte.

Derrière les Héraultais, les Audois montrent aussi le nez. Narbonne, qui a végété pendant si longtemps, semble aller dans le bon sens, avec la construction d’un nouveau projet cohérent, qui permet de poser les briques les unes après les autres. Carcassonne semble plus en position de préservation que de conquête. Un an après la descente en National, l’USC revient au Racing, et doit absorber le choc financièrement. Elle le fait plutôt bien. Comme Narbonne, Carcassonne jouera les phases finales. Et tous deux peuvent espérer progresser. Mais ce sera difficile, et cela passera peut-être aussi par un derby fratricide à un moment donné… Bref, le rugby languedocien, qui a longtemps végété derrière le phare de Montpellier, va mieux. Mais du côté du Roussillon, on se verrait bien retrouver une nouvelle fois la suprématie sur le long terme…

Béziers a su redorer son blason

Jamais depuis qu’elle est en Pro D2, elle n’a été aussi familière avec les hauteurs. L’ASBH retrouve l’euphorie des sommets du championnat. Troisièmes du championnat, à six points du leader Vannes, les Biterrois sont en course pour une qualification directe pour les demi-finales. Et rêve logiquement de pouvoir revenir en Top 14. D’ailleurs, l’ASBH ne l’a jamais connu. Elle quitte ce qui était alors le Top 16 en 2005.

Mais avant de rêver, revenons à la réalité. La dernière fois que Béziers a joué les premiers rôles dans un championnat, c’était en Fédérale 1, lorsque ce championnat était la troisième division du rugby français. Les rouges et bleus l’ont remporté en 2011. Depuis, ils font davantage office de figurants ou de trouble-fête dans cette Pro D2. En 2012, dès leur remontée, ils auraient dû redescendre, sauvés in extremis par Bourgoin-Jallieu, rétrogradé pour raisons administratives. Une seule fois, l’ASBH s’est offerte une journée supplémentaire en s’emparant de la 5ème place de Pro D2 et en disputant un match de barrage. Elle l’a perdu, à Mont-de-Marsan (31-23 en 2018).

Béziers a longtemps végété en Pro D2 (ici contre Narbonne en 2022).
Archives L’Indépendant – PHILIPPE LEBLANC

Six ans plus tard, Béziers connaîtra un printemps ensoleillé. Mais plus plein de rêves. En l’espace d’un an, le stade Raoul-Barrière est passé de 3 à 4 000 spectateurs à 8 000. Les instabilités financières et de gouvernance ont finalement été laissées au second plan. L’athlète a pris le relais. Comme aux temps glorieux, dans les années 1970 et 1980, où les escapades extra-sportives du grand Biterrois passaient au second plan devant les exploits de Raoul Barrière et de sa bande.

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Jouez et osez raviver de beaux souvenirs

Tout bien considéré, bien sûr. L’ASBH est encore loin d’un nouveau titre. Loin aussi du Top 14 et de la machine de guerre qu’était l’ASB à l’époque. Mais en réalité, Béziers est allé si loin que ce doux rêve n’a jamais été aussi proche qu’à trois jours de la fin de la phase régulière. Le tout en retrouvant des couleurs avec un jeu passionnant, des relances délicieuses et des combinaisons de première main remarquables. Comme si une partie de son ADN si innovant au siècle dernier avait refait surface cette année.

Raffaele Storti, ailier, meilleur buteur d’essais de Pro D2 avec 21 buts (un record dans ce championnat) et Gabin Lorre, arrière et deuxième meilleur buteur avec 13 buts, en sont les parfaits exemples. Audace, talent, efficacité, rapidité… Ils ont, avec Samuel Marques, Charly Malié ou encore Clément Ancely, contribué avec brio à redorer le blason d’une image qui ne cessait de se ternir. Jusque-là, il avait été miné par l’inconstance et les rêves de rédemption. Finalement, Pierre Caillet et sa bande ont réussi à faire briller à nouveau les onze stars héraultaises aux yeux de ses supporters… et à remettre Béziers sur la carte du rugby français. Car, si l’ASBH n’est peut-être pas le favori pour monter dans l’élite, elle a le mérite de faire encore parler d’elle et de figurer parmi les plus beaux matchs de son championnat dans la bouche des suiveurs. Ce qui était inattendu il y a un peu plus de six mois.

Raffaele Storti est le meilleur buteur d’essais de Pro D2 avec 21 buts. C’est le symbole du renouveau de Béziers.
Midi Libre – MICHAEL ESDOURRUBAILH

Dans l’Aude, Narbonne et Carcassonne peuvent monter en Pro D2

Difficile d’écrire que le rugby dans l’Aude se porte aussi bien alors que les deux clubs phares du département évoluent désormais en National. Il y a deux ans, le Racing Club Narbonnais et l’US Carcassonne s’affrontaient en Pro D2, et le club de la Cité disputait même un quart de finale de championnat après une saison incroyable (5ème, un record). Aujourd’hui, les choses ont beaucoup changé. Mais les deux clubs occupent des positions favorables en troisième division du rugby français. L’antichambre du professionnalisme.

Narbonne est troisième, Carcassonne quatrième, et les deux équipes sont respectivement à deux et trois points des deux premières places synonymes de demi-finale à domicile. Ce qui représenterait un net avantage pour la phase finale et pour une éventuelle montée en Pro D2.

Cette saison, le Racing et l’USC se sont affrontés… trois fois. Il fallait rejouer le match aller.
L’Indépendant – PHILIPPE LEBLANC

Des équipes totalement opposées, mais avec le même objectif

En tout cas, sur le plan purement sportif, si les deux clubs sont voisins et frères ennemis dans cette division, leur jeu et leur identité sont loin, très loin d’être identiques. Narbonne possède sûrement le meilleur trio de trois-quarts du championnat, avec notamment le très expérimenté centre australien Peter Betham, véritable régulateur du jeu narbonnais ; ou encore les ailiers Ambrose Curtis (11) et Pierre-Hugo Ducom (7), auteurs de 18 essais à eux deux. Avec 74 buts et 626 points inscrits en 25 matches, le Racing est la deuxième meilleure attaque derrière Nice (75 essais et 629 points).

Peter Betham est le régulateur du jeu narbonnais.
L’Indépendant – PHILIPPE LEBLANC

De son côté, Carcassonne se démarque notamment par son jeu vers l’avant, mais aussi par sa défense (la meilleure). Sa meute est monstrueuse et fait tomber presque tous ses adversaires en National. Pour preuve, c’est le talonneur Raphaël Carbou, ancien de l’Usapiste (2010-20), qui est le meilleur marqueur d’essais de Carcassonne avec 7 réalisations. Narbonne, lors des deux derbys disputés en six journées en avril (14-10 pour le RCN à l’aller, 27-20 pour l’USC au retour), peut en témoigner.

Meilleur buteur de Carcassonne, Raphaël Carbou est le symbole d’une USC au pack puissant.
L’Indépendant – BOYER Claude

Une demi-finale 100% audoise ?

Les deux équipes pourraient d’ailleurs se retrouver d’ici quelques semaines en phase finale. Une demi-finale entre le RC Narbonnais et l’US Carcassonne n’est pas à exclure. La dernière journée du National (ce samedi à 17 heures) – où Narbonne se déplacera à Suresnes et Carcassonne à Hyères – décidera du sort des clubs audois.

De belles semaines attendent en tout cas les Narbonnais et les Carcassonnais qui recevront, au moins, un quart de finale à domicile. Les deux équipes, qui ont rempli leurs stades lors des deux derbys (8 000 au Parc des sports et de l’entreprises, 7 000 à l’Albert-Domec), peuvent compter sur leurs supporters pour assurer une montée en Pro D2. Si ce n’était pas forcément l’objectif du début de saison, la situation sportive actuelle oblige les managers à y réfléchir et à s’y préparer.

Cartographie du rugby catalan

USAP

Division : Top 14.
Classement actuel : 8ème (en position de disputer la Coupe d’Europe).
Budget prévisionnel : 20,5 millions d’euros.
Stade : Aimé-Giral (14 593 places).

Le seul club professionnel de rugby à XV est pris en compte.

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