Cette nouvelle méthode repose sur la mise en place d’un réseau d’instruments d’écoute qui captent non seulement les fortes secousses des tremblements de terre, mais aussi le bruit sismique.
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Que se passe-t-il exactement sous un volcan lorsqu’il n’est pas en éruption ? Une équipe de chercheurs du CNRS est parvenue à le découvrir, grâce à une nouvelle technique d’imagerie. Leurs travaux sont publiés lundi 16 septembre dans la revue NatureCes chercheurs ont réussi à recréer très concrètement en image la structure du volcan de la Soufrière en Guadeloupe, comme s’ils avaient pu voir à travers le sol, jusqu’à 10 km de profondeur. Ils ont vu le système de « plomberie » du volcan, avec la présence d’une cheminée longue de cinq kilomètres, un peu tortueuse et en dessous des poches de magma. Elles sont côte à côte ou superposées et reliées entre elles. C’est la première fois que les scientifiques parviennent à établir ce schéma, avec une précision de 100 mètres.
Tout repose sur une technique appelée imagerie matricielle. Le principe est d’écouter le bruit sismique, grâce à des capteurs installés sur le volcan. Ici, l’équipe a utilisé 76 géophones, un peu comme des sismomètres, pour «« écoutez pendant deux mois comment évoluent les bruits sismiques du volcan de la Soufrière »« C’est en étudiant la façon dont ces ondes se répercutaient entre elles et entraient en résonance avec les différents matériaux présents dans le sol en profondeur que ces scientifiques ont déduit le schéma de la structure profonde du volcan, avec ses conduits et ses poches de magma. Cette technique a déjà été utilisée pour mieux comprendre les failles de la croûte terrestre, mais pas pour étudier l’activité volcanique.
Cette découverte peut être utile pour mieux anticiper les éruptions, car les prédictions d’éruptions se basent principalement sur la localisation et la pression créée par le magma. Puisque cette technique d’imagerie permet de localiser précisément ces poches sous le volcan, ce qui n’a jamais été fait auparavant, elle est assez révolutionnaire pour améliorer les prédictions d’éruptions.
Ce type de technique de surveillance et d’imagerie peut être mis en œuvre en cas d’urgence. Deux jours de mesure du bruit sismique peuvent suffire. La plupart des volcans du monde sont déjà équipés de capteurs sismiques.
francetvinfo