Grâce à l’aide financière française, les Philippines vont commander 40 patrouilleurs rapides
Après avoir mis la main sur les récifs philippins de Mischief et Scarborough, Pékin lorgne plusieurs possessions de Manille en mer de Chine méridionale, tandis que la Cour permanente d’arbitrage (CPA) de La Haye considérait, en 2016, que ses prétentions territoriales dans cette région n’avait « aucune base légale ».
Ainsi, ces derniers mois, la Chine a accru sa pression sur l’île de Pag Asa, le récif de Pentecôte (ou « Julian Felipe »), le Second Thomas Shoal (ou Second Thomas Shoal) et l’atoll de Sabina. Et cela a donné lieu à plusieurs incidents graves entre les garde-côtes chinois et les forces navales philippines.
Cependant, Manille n’a pas l’intention de se laisser tromper. Ainsi, le 7 novembre, le président philippin Ferdinand Marcos Jr a signé une loi sur les zones maritimes et une autre sur les voies maritimes archipélagiques afin de réaffirmer et renforcer la souveraineté des Philippines sur les territoires convoités par la Chine.
« Notre peuple, en particulier nos pêcheurs, devrait pouvoir gagner sa vie sans incertitude ni harcèlement », a soutenu Marcos. « Nous devons être capables d’exploiter les ressources minérales et énergétiques de nos fonds marins », a-t-il ajouté.
Reste cependant désormais à savoir comment les Philippines, alliées des États-Unis, mettront en œuvre ces deux lois, que la Chine a immédiatement contestées. Un début de réponse avait été donné la veille.
En effet, M. Marcos a annoncé un renforcement sans précédent des capacités de la Philippine Coast Guard (PCG – Philippine Coast Guard). D’abord avec la commande de cinq cotres supplémentaires, probablement auprès de Mitsubishi Shipbuilding, qui a déjà livré à Manille les patrouilleurs offshore BRP Teresa Magbanua et BRP Melchora Aquino. Cet achat doit bénéficier du soutien financier de Tokyo.
Puis, à l’issue d’une réunion du conseil d’administration de la National Economic and Development Authority (NEDA), la présidence philippine a approuvé l’achat de quarante patrouilleurs « rapides » supplémentaires, grâce à « une aide publique au développement de 25,8 milliards de pesos (soit environ 411 milliards d’euros). millions d’euros, ndlr) du gouvernement français ». Cette annonce « constitue un investissement important dans le renforcement de la défense maritime du pays », a-t-elle souligné.
Plus précisément, les vingt premiers patrouilleurs seront construits en France et les vingt autres aux Philippines. La France fournira également un soutien logistique et divers équipements.
« Il s’agit de l’achat le plus important à ce jour pour la modernisation » de nos capacités. Cela va changer la donne pour nous puisque nous pourrons disposer, dans chaque district, d’au moins deux patrouilleurs suffisamment rapides pour atteindre les limites de nos zones économiques et faire respecter la loi », a commenté l’amiral Ronnie Gavan, commandant de la Garde. Philippines côtières.
Selon le communiqué de la présidence philippine, ces patrouilleurs supplémentaires renforceront la « lutte contre la contrebande, le trafic de drogue, la piraterie, la pêche illégale et autres formes de criminalité maritime ».
Manille n’a toutefois pas précisé l’identité du constructeur qui livrera ces navires. Mais tout porte à croire qu’il s’agit d’Ocea, l’industriel vendéen ayant déjà livré quatre patrouilleurs rapides de 24 mètres de long (classe Boracay) ainsi qu’un patrouilleur hauturier (classe Gabriela Silang) aux Philippines. … où il a investi 25 millions d’euros dans un chantier naval.
Pour rappel, en décembre 2023, la France et les Philippines avaient signé une lettre d’intention pour renforcer leur coopération militaire et créer une « intimité stratégique et opérationnelle » entre leurs forces armées respectives.
Photo : Patrouilleur rapide FPB 110 – OCEA