Gouvernement Barnier : la gauche prête à dégainer sa motion de censure
Quatre-vingts jours d’attente, de tergiversations et de déni du verdict des urnes pour aboutir au gouvernement le plus conservateur depuis l’ère Sarkozy. Autant dire qu’à gauche, l’annonce des ministres du gouvernement Barnier, aux antipodes des espoirs et des enjeux sociaux et écologiques portés par le Nouveau Front populaire (NFP), a suscité consternation et stupeur.
« Un gouvernement contre nature et contre nature… Qui aurait pu le prévoir ? » affirme, ironiquement, amèrement, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes. « Ce n’est pas un nouveau gouvernement. C’est un remaniement. Ce n’est pas une cohabitation. C’est une collaboration. »écrit le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.
La gauche organise la riposte
Mais trêve de lamentations, la gauche organise la riposte. Et pour cela elle dispose d’un atout majeur : sa position de force au Parlement. Le PS, sous la houlette de son chef de file Olivier Faure, a annoncé au lendemain de l’annonce du nouveau gouvernement que son groupe à l’Assemblée nationale déposerait une motion de censure immédiatement après la déclaration de politique générale de Michel Barnier le 1er janvier.euh octobre.
Mais le socialiste reconnaît avec Humanité « qu’il n’a aucune assurance qu’elle puisse réussir, Marine Le Pen ayant donné suffisamment d’assurances à Emmanuel Macron pour laisser penser que son groupe ne suivrait pas ». Car s’il suffit que 58 parlementaires signent le projet de motion pour qu’il soit inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée, il faut encore qu’il recueille la majorité absolue, soit 289 voix, pour aboutir. Un seuil bien supérieur aux 193 sièges du Nouveau Front populaire.
Le défi budgétaire
« Je ne crois pas non plus à la première motion de censure »« Il faudra juste, selon lui, être un peu patient et attendre – paradoxalement – que le très austère projet de loi de finances soit déposé », ajoute Eric Coquerel, député FI et président de la commission des finances. « Cette année, les amendements de gauche ont de bonnes chances d’être adoptés en commission, mais Macron ne voudra jamais les voir dans le projet de loi final »anticipe le député de Seine-Saint-Denis.
Le nouveau Premier ministre pourrait donc, comme ses prédécesseurs, recourir pour la troisième année consécutive à l’article 49.3, auquel cas les députés auront 24 heures pour censurer le gouvernement. Et cette fois, la gauche pourrait tordre le bras à certains des 126 élus du RN, et les pousser à voter la censure.
En position de force dans ce contrat onéreux signé avec la Macronie, le parti de Marine Le Pen fait en effet du chantage sur les lignes rouges à ne pas franchir dans l’adoption du budget, et sur les propositions à adopter, comme la baisse de la TVA à 5,5% sur l’énergie. « S’ils s’abstiennent, ils prouveront que le RN ne suit pas une ligne sociale et se contente d’une politique économique néolibérale »conclut Eric Coquerel.
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