Google repousse les limites du très très haut débit à domicile
Vous avez l’impression que votre connexion Internet est lente ? Attendez de voir ce que Google Fiber vous réserve. Avec des tests à 50 Gbit/s, l’entreprise redéfinit ce que signifie « Internet ultra-rapide ».
Google Fiber vient de réaliser un exploit majeur en testant avec succès la technologie PON 50G de Nokia sur son réseau en direct à Kansas City. Les résultats sont impressionnants : 41,89 Gbit/s en téléchargement et 19,6 Gbit/s en téléversementPour vous donner une idée, c’est environ 625 fois plus rapide que la vitesse de connexion moyenne en France.
Mais Google Fiber ne compte pas s’arrêter là. Liz Hsu, directrice principale des produits chez Google Fiber, déclare : « Nous visons des vitesses de 100 Gbit/s et plus. « Une ambition qui laisse rêveur, mais qui pose aussi question.
Pour atteindre ces débits vertigineux, Google Fiber s’est appuyé sur la plateforme d’accès fibre Lightspan MF de Nokia. Cette technologie permet de combiner différentes normes PON (Passive Optical Network) sur un même matériel. En bref, cela signifie que les opérateurs peuvent améliorer leur réseau sans avoir à tout remplacer. Une flexibilité qui pourrait accélérer le déploiement du très haut débit.
Le très haut débit pour tous… mais à quel prix ?
Si ces avancées sont impressionnantes d’un point de vue technique, elles posent question quant à leur pertinence pour le grand public. Google Fiber propose déjà des forfaits à 20 Gbps dans certaines zones des États-Unis, à des prix relativement abordables pour le marché américain (125 $ par mois pour 5 Gbps).
En revanche, d’autres opérateurs comme EPB à Chattanooga (Tennessee, USA) facturent 1 500 dollars par mois aux particuliers pour 25 Gbit/s en symétrique. A titre de comparaison, en France, Free propose « seulement » 8 Gbit/s avec sa Freebox Ultra pour 40 euros par mois, ce qui est déjà largement suffisant pour la plupart des usages domestiques.
La question est : avons-nous vraiment besoin de telles vitesses à la maison ? Pour la grande majorité des utilisateurs, probablement pas tout de suite. Télécharger un film 4K en quelques secondes est certes impressionnant, mais est-ce vraiment utile au quotidien ?
Ces avancées pourraient toutefois trouver leur utilité dans des domaines spécifiques comme la recherche, la santé ou l’industrie, où le transfert de grandes quantités de données est crucial. De plus, avec l’émergence de technologies comme la réalité virtuelle ou le cloud gaming, ces débits pourraient devenir nécessaires à l’avenir.
Si Google Fiber mène la course aux Etats-Unis, l’Europe n’est pas en reste. Des opérateurs comme Swisscom en Suisse ou Orange en France testent également des technologies similaires. Orange est notamment parvenu à faire cohabiter trois standards différents (G-PON, XGS-PON et 50G-PON) sur un seul câble de fibre optique, une prouesse qui pourrait faciliter la transition vers le très haut débit.
En France, Free se démarque avec sa Freebox Ultra, qui utilise la technologie 10G-EPON pour offrir des débits symétriques allant jusqu’à 8 Gbit/s. Cette technologie, différente du XGS-PON utilisé par d’autres opérateurs, permet à Free de proposer l’une des connexions les plus rapides du marché grand public français, tout en préparant le terrain pour les évolutions futures.