Le géant du numérique serait à l’origine de contrats imposant son moteur de recherche comme moteur par défaut sur les appareils, selon une décision rendue lundi à Washington.
Le géant américain du numérique Google a annoncé lundi qu’il comptait faire appel de la décision d’un juge de Washington, qui a reconnu le groupe coupable de pratiques anticoncurrentielles concernant son moteur de recherche. Selon Kent Walker, président des affaires mondiales du groupe, le juge « reconnaît que Google fournit le meilleur moteur de recherche mais conclut que nous ne devrions pas être autorisés à le rendre facilement accessible ». « Dans ces conditions, nous avons l’intention de faire appel »il ajouta.
Dans le détail, Google a été reconnu coupable de pratiques anticoncurrentielles concernant son moteur de recherche, notamment via des contrats l’imposant comme logiciel par défaut sur les appareils, selon une décision rendue lundi par un juge de Washington. Selon les documents que l’AFP a pu consulter, le juge a estimé que, « Après avoir soigneusement examiné les témoignages et les preuves, le tribunal est arrivé à cette conclusion : Google est un monopole et a agi de manière à maintenir ce monopole. »Une nouvelle audience déterminera le montant de l’amende imposée à l’entreprise.
L’entreprise basée à Mountain View, en Californie, a été accusée d’avoir payé des dizaines de milliards de dollars, jusqu’à 26 milliards de dollars l’année dernière seulement, pour s’assurer que son moteur de recherche soit le moteur par défaut sur un certain nombre de smartphones et de navigateurs Internet, la majeure partie de cet argent allant à Apple. « Les accords de distribution de Google accaparent une part importante du marché des moteurs de recherche et privent ses rivaux de toute possibilité de rivaliser. »a justifié le juge dans sa décision.
Le ministère américain de la Justice a estimé que cette pratique violait le droit de la concurrence, jugeant ces contrats illégaux, alors que son outil de recherche est déjà ultra-dominant sur le marché. Lors du procès, qui s’est tenu début mai à Washington, le juge a émis des doutes sur le fait que le gouvernement ait démontré que ces accords ne respectaient pas le droit américain de la concurrence. Mais il a aussi mis en doute la défense de Google, se demandant comment un moteur de recherche concurrent aurait la capacité de payer un prix élevé à Apple pour obtenir une position privilégiée sur ses appareils.
Google a également assuré que les recherches effectuées sur Amazon, Facebook ou Expedia (tour opérateur) constituaient une concurrence à son moteur de recherche, une affirmation également mise en doute par le juge. Si l’activité sur ces sites web était prise en compte pour définir le marché de la recherche sur internet, cela mettrait à mal l’argumentaire du gouvernement. Pour les autorités de la concurrence, le marché pertinent est celui des recherches internet généralistes – Google en détient 80% aux Etats-Unis. Selon le site Statcounter, le moteur de recherche de Google représentait début juillet plus de 90% du marché mondial, et même plus de 95% des recherches effectuées sur smartphone.
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