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Gonzalo Gortázar dévoile les ambitions de CaixaBank au Maroc et en Afrique


CaixaBank dispose d’une licence bancaire au Maroc depuis 2009 et dispose de trois succursales : Casablanca (2009), Tanger (2014) et Agadir (2017), qui offrent des services de commerce extérieur, de banque d’investissement et de banque d’affaires non seulement aux entreprises espagnoles déjà implantées dans le pays ou ayant la perspective d’entrer sur le marché marocain, mais aussi aux grandes entreprises marocaines et aux multinationales.

A l’occasion du 15ème anniversaire de la banque au Maroc, son PDG, Gonzalo Gortázar, a réaffirmé sa volonté d’investir davantage dans le Royaume. Parmi les secteurs dans lesquels il voit les plus grandes opportunités pour l’avenir au Maroc figurent l’énergie et l’environnement, notamment la collaboration dans les projets d’énergie renouvelable et environnementaux ; les infrastructures ; les transports ; les ressources en eau ; l’agriculture durable ; le tourisme durable, les services numériques et la Coupe du monde 2030, comme catalyseur de nombreux investissements futurs. L’idée est de doubler les investissements de la banque au Maroc, de 250 millions à 500 millions d’euros en deux ans.

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Lors de sa visite au Maroc, M. Gortázar a rencontré la ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, des représentants d’entreprises et d’institutions financières présentes au Maroc, l’équipe du bureau de CaixaBank à Casablanca, ainsi que des représentants de la presse marocaine. L’occasion pour « Le Matin » de l’interroger sur l’intérêt de la banque pour le Maroc et ses projets d’avenir.

– Le Matin : Quels sont les secteurs que vous ciblez pour investir au Maroc ? Et qu’en est-il des lignes de crédit accordées au pays et de votre degré d’exposition au risque ?

– Gonzalo Gortázar : Les secteurs qui nous intéressent, et cela ne vous surprendra pas, sont les infrastructures en général. Par exemple, les transports, évidemment le train à grande vitesse, les liaisons routières et l’eau. Nous finançons également le plan de dessalement qu’Actiona met actuellement en œuvre. L’énergie est également un besoin important partout, y compris les énergies renouvelables, et nous avons de fortes capacités dans ce domaine. Si nous nous projetons dans 5 ans, il y a un large éventail d’options. Vous avez également mentionné le secteur du tourisme, dans lequel nous avons la capacité d’aider les Espagnols à investir, car c’est un secteur en plein essor avec un avenir prometteur.

Le Maroc est dans une phase de développement très positive et d’importantes opportunités s’offrent à lui. Notre appétit pour le pays est bien plus grand que ce que nous avons actuellement. Évidemment, toute institution financière doit avoir un portefeuille très large et diversifié, et c’est ainsi que nous fonctionnons de manière saine. Nous avons encore beaucoup de marge de croissance en prenant plus de risques au Maroc. Notre capitalisation boursière est de 40 milliards d’euros. Nous sommes le numéro 8 de la zone euro. Nous sommes donc en mesure de prendre plus de risques. Mais en tant que banque, nous fonctionnons au cas par cas. Le fait que nous ayons de la marge ne signifie pas que nous ferons n’importe quelle transaction, mais notre appétit de croissance est très clair.

L’exposition au marché marocain et la taille des lignes de crédit sont très importantes. 500 millions d’euros c’est un chiffre élevé mais c’est une petite part du marché. Nous avons aussi des lignes avec des banques marocaines qui atteignent des montants beaucoup plus importants. Nous travaillons en partenariat avec toutes les banques marocaines.

– Quelle est votre vision de l’économie marocaine ?

– Nous voyons un grand potentiel au Maroc et beaucoup de travail a déjà été fait. J’ai rencontré des entrepreneurs, des représentants du gouvernement, des clients, d’autres institutions bancaires et je constate une grande convergence d’idées. Il y a une vision claire de l’avenir du pays et les acteurs clés partagent cette vision et sont prêts à la réaliser.

Je vois des signaux très positifs en termes de croissance structurelle. La Coupe du monde 2030 a été un catalyseur et a servi d’outil pour attirer les investissements et les initiatives étrangères. Mais malgré les fluctuations économiques à court terme, je vois une tendance structurelle à long terme très positive.

– En tant que grande banque, comment voyez-vous le développement de l’Afrique ?

– Nous sommes pleinement conscients de l’importance du continent africain et des problèmes auxquels il est confronté. Il est également essentiel que d’autres pays, dont l’Espagne, et bien sûr le Maroc, qui occupe une position clé, jouent un rôle majeur pour soutenir le développement du reste de l’Afrique. Nous avons une responsabilité. C’est un défi majeur et le Maroc agit en tant que leader régional, notamment avec l’Initiative Atlantique qui a été lancée pour continuer à soutenir le continent.

Il est clair qu’en Europe, avoir une Afrique prospère et riche ferait une grande différence pour de nombreuses raisons. Parfois, nous avons tendance à nous concentrer sur les problèmes à court terme, mais à moyen et long terme, il est difficile de trouver un sujet plus crucial que la réduction des inégalités et l’aide au développement de l’Afrique.

Nous sommes la seule institution espagnole présente en Afrique avec une présence au Maroc, en Égypte et en Afrique du Sud, ainsi que des initiatives avec des partenaires d’autres pays africains et nous pouvons aider comme nous le faisons ici.

lematin

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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