Gladiator 2 et Ridley Scott critiqués par le directeur de la photographie du film
Le directeur de la photographie de Gladiateur 2John Mathieson, a vivement critiqué la méthode de tournage de Ridley Scott sur son péplum.
Comme nous l’avons indiqué dans notre examen de Gladiateur 2Ridley Scott ressent le besoin de réinvestir les univers et les films qui l’ont rendu célèbre. Cela était particulièrement visible avec le diptyque Prométhée / Extraterrestre : Alliancemais plus généralement, le réalisateur de 87 ans profite de son aura et de sa respectabilité pour se montrer plus boulimique que jamais, et enchaîner les projets.
Après tout, Scott n’a jamais été aussi productif que depuis les années 2010, et même une grosse machine comme Gladiateur 2 cela ne l’empêche pas d’envisager déjà un biopic sur les Bee Gees, voire un film de science-fiction, Les étoiles du chienavec Paul Mescal. Le cinéaste a eu une grande carrière dans la publicité, et l’efficacité de ses productions est devenue de plus en plus importante… quitte à peut-être impacter la qualité ? C’est du moins ce que pense le directeur de la photographie Gladiateur 2.
2 Rapide 2 Gladiateur
Il est difficile de réduire la filmographie récente de Ridley Scott à un seul qualificatif tant elle est variée, mais il semble clair que l’auteur deÉtranger et de Coureur de lame n’est plus vraiment à son apogée. Pour John Mathieson, chef opérateur de renom qui a travaillé six fois avec le cinéaste, notamment sur Royaume des Cieux et les deux GladiateurLa méthodologie de tournage de Scott a largement entaché le résultat final de ses derniers longs métrages. Au micro d’un podcast médiatique DocFixle collaborateur n’a pas mâché ses mots :
« Il est devenu paresseux. C’est le VFX qui répare tout. Il y a des choses qui restent dans le cadre, des caméras, des micros, des morceaux de décors suspendus, des ombres de poteaux. (Sur Gladiator 2), tout le monde disait : « Maintenant, nettoyez ça en post. » (…)
Ridley Scott est une personne impatiente et il aime en obtenir le plus possible en une seule fois. Mais ce n’est pas très bon pour la photographie (…), car on règle toujours la lumière selon un angle précis. (…) Regardez ses films les plus anciens : la profondeur des choses dépend beaucoup de la lumière. Nous ne pouvons pas faire cela avec beaucoup de caméras, mais il veut terminer rapidement. »
Il est vrai que Ridley Scott est aujourd’hui connu pour ses tournages « multi-caméras », même s’il le fait depuis de nombreuses années maintenant. L’ampleur de certains de ses projets, couplée à la rapidité accrue de son montage (au même titre que les films de son frère Tony) justifie en partie cette pratique. Néanmoins, Mathieson souligne un problème croissant à Hollywood.
Le multi-caméra est devenu une commodité, un supposé gain de temps où il faut couvrir le plus d’action possible, plutôt que de composer soigneusement un cadre précis. L’approche peut être utilisée à bon escient, mais si l’on en croit le directeur de la photographie de Gladiateur 2Scott l’utilise principalement pour bâcler sa mise en scène, et attendre que les outils de post-production numérique (qu’il affectionne beaucoup) rattrapent d’éventuels problèmes. En soi, cela rappelle un peu le pire tournage Marvel. Et Mathieson ne s’est pas arrêté là :
« Je ne pense pas que le fait d’avoir beaucoup de caméras ait amélioré les films. C’est un peu « plus vite, plus vite, plus vite ». Cela l’a changé. Mais c’est comme ça qu’il aime faire les choses. Personnellement, je n’aime pas ça, je pense que peu l’aiment, mais le public adore ses films. En plus, c’est Ridley Scott, et il peut faire ce qu’il veut. »
En soi, le processus décrit par le directeur de la photographie n’explique toujours pas la laideur des mandrills CGI dans Gladiateur 2mais permet de mieux comprendre la rapidité du tournage de Sir Ridley. Pour vous faire votre propre opinion Gladiateur 2, le film est en salles depuis le 13 novembre.