Girondins de Bordeaux. Redressement judiciaire ou liquidation judiciaire ? Journée de vérité devant le Tribunal de Commerce
jeJuillet 2021 pour valider la reprise du club. Juillet 2022 pour présenter le plan de restructuration de la dette. Et maintenant juillet 2024 pour demander le redressement judiciaire. Les Girondins et leur président-propriétaire Gérard Lopez connaissent le chemin pour se rendre au tribunal de commerce de Bordeaux. Ils y ont rendez-vous ce mardi à 14h30, mais l’homme d’affaires ne sera pas présent physiquement. Visé par des menaces de mort depuis que son numéro de téléphone a été divulgué sur les réseaux sociaux, il a souhaité participer par visioconférence et le Tribunal a accédé à sa demande.
jeJuillet 2021 pour valider la reprise du club. Juillet 2022 pour présenter le plan de restructuration de la dette. Et maintenant juillet 2024 pour demander le redressement judiciaire. Les Girondins et leur président-propriétaire Gérard Lopez connaissent le chemin pour se rendre au tribunal de commerce de Bordeaux. Ils y ont rendez-vous ce mardi à 14h30, mais l’homme d’affaires ne sera pas présent physiquement. Visé par des menaces de mort depuis que son numéro de téléphone a été divulgué sur les réseaux sociaux, il a souhaité participer par visioconférence et le Tribunal a accédé à sa demande.
Survie ou disparition : tel est l’enjeu vertigineux de cette journée pour un club plus que centenaire qui n’a cessé de sombrer vers les abîmes sportifs et financiers ces dernières années. Rétrogradés administrativement en National par la DNCG en raison d’un déficit de financement de 42 millions d’euros, les Girondins ne peuvent plus supporter leur train de vie ni faire face à leur dette colossale (90 millions d’euros). Leur propriétaire non plus.
Garanties financières
Ce mardi, la direction va donc déposer une demande d’ouverture d’un redressement judiciaire. Cette procédure consiste en un gel de toutes les créances pendant une période dite d’observation de six mois, renouvelable deux fois au maximum. Ce délai doit être mis à profit par le dirigeant de l’entreprise pour obtenir une compression du passif, c’est-à-dire des abandons ou des réductions de créances, et des délais de paiement pouvant aller jusqu’à dix ans.
Durant la période d’observation, un administrateur judiciaire (voire deux) est chargé d’assister, de surveiller ou de remplacer le patron de l’entreprise, avec qui il doit mettre en place ce plan de continuation. Dès ce mardi, Gérard Lopez devra formuler de premières hypothèses sur la réduction de la dette espérée (avec une attention particulière aux 37 millions d’euros que le club lui doit au titre du compte courant d’actionnaire), sur la manière dont il compte s’y prendre pour remettre Bordeaux sur les rails, et s’il compte rester aux commandes ou les transmettre à court ou moyen terme.
Il doit surtout apporter des garanties financières pour permettre aux Girondins de couvrir leurs dépenses courantes, le paiement des salaires dans les prochains mois, car l’activité va se poursuivre, même à un niveau inférieur. Un virement devait être effectué ce lundi sur les comptes. Son montant n’a pas fuité mais il est indispensable d’obtenir le feu vert du Tribunal, puis de la DNCG fédérale, devant laquelle le club présentera jeudi un budget de National 1, en espérant ne pas être envoyé en National 2.
Les joueurs sont invités à mettre fin à leur contrat
La perte du statut professionnel entraînera la résiliation de tous les contrats et donc une baisse significative de la masse salariale, mais le dossier pourrait prendre deux voire trois semaines, ce qui représenterait une somme importante à verser en salaires. Après l’entraînement de lundi, la direction a proposé aux joueurs une résiliation sans indemnités d’ici mercredi soir. Certains devraient y consentir car ils rebondiront facilement ailleurs, mais d’autres, moins bien cotés sur le marché, seront moins enclins à abandonner leur contrat gratuitement.
Si la Cour – dont la décision est attendue cet après-midi – estime que le redressement du club est impossible ou que Lopez n’apporte pas de garanties suffisantes, elle refusera d’ouvrir la procédure. Le procureur pourra alors demander la liquidation de l’entreprise. Dans ce scénario catastrophe, qui n’est pas favorisé par les pronostics mais qui ne peut être formellement exclu vu la montagne de dettes, les Girondins repartiraient d’une page totalement blanche. Quant à leur équipe réserve, en National 3 (cinquième division) ? Elle n’est pas garantie.
On se retrouve dans deux mois
Quoi qu’il en soit, l’audience de mardi n’a pas vocation à entendre d’éventuels acquéreurs intéressés. Si le redressement est ouvert, chaque partie aura bien sûr la possibilité de se présenter au syndic pour obtenir des informations sur l’état du club et formuler des offres. Mais le tribunal privilégie globalement la continuité avec le propriétaire en place, s’il peut assumer son rôle. Ce que semble vouloir faire Lopez malgré les échecs successifs et les multiples appels à son départ lancés ces derniers jours.
La période d’observation prévoit plusieurs étapes clés, et c’est au premier d’entre elles, dans deux mois, qu’un transfert pourra être envisagé par l’administrateur et le tribunal si un projet plus solide a émergé. Le maire de Bordeaux Pierre Hurmic a d’ailleurs lancé une invitation à rencontrer mercredi après-midi les candidats anciennement ou potentiellement sur la ligne. Avec sans doute pour objectif de rechercher une éventuelle synthèse et une mutualisation des moyens financiers.