Girondins de Bordeaux. De GACP à Gérard Lopez en passant par King Street, six années de déclin ininterrompu
Après des mois voire des années passés à chercher un repreneur pour les Girondins, le patron de M6, Nicolas de Tavernost, estime avoir trouvé la perle rare avec les fonds américains GACP et King Street. Le premier est dirigé par Joe DaGrosa, un self-made-man new-yorkais qui a fait fortune dans la restauration rapide. Le second est un fonds de renommée mondiale. Quand l’équipe propose 100 millions d’euros…
Après des mois voire des années passés à chercher un repreneur pour les Girondins, le patron de M6, Nicolas de Tavernost, estime avoir trouvé la perle rare avec les fonds américains GACP et King Street. Le premier est dirigé par Joe DaGrosa, un self-made-man new-yorkais qui a fait fortune dans la restauration rapide. Le second est un fonds de référence mondial. Lorsque l’équipe propose 100 millions d’euros à De Tavernost, celui-ci ne peut refuser, malgré ses doutes sur DaGrosa. La vente est conclue en novembre 2018.
GACP (qui n’a investi que deux millions d’euros) s’occupe du côté sportif, King Street (l’actionnaire ultra-majoritaire) du côté business, avec pour objectif de développer le club à l’international. A Bordeaux, DaGrosa et son bras droit Hugo Varela dépensent sans compter, accordent des salaires astronomiques aux joueurs et vivent la belle vie à l’Intercontinental de Bordeaux, à coups de notes de frais folles.
Dommage GACP
King Street, qui a également approuvé le recrutement de cadres administratifs aux salaires plus que généreux, a mis un an à ouvrir les yeux sur la gestion gaspilleuse de son coactionnaire. Et a fini par l’évincer fin 2019. Mais le préjudice financier était déjà considérable. Sur le plan sportif, la saison 2018/2019, plombée par des premiers mois catastrophiques avec le coach brésilien Ricardo, s’est achevée sur un piètre 14et lieu.
Seul aux commandes, King Street a lancé une politique d’austérité pour rétablir l’équilibre économique. Mais le président délégué, Frédéric Longuépée, était en désaccord avec les Ultramarines du South Bend, avec l’environnement politique et économique de la ville, mais aussi avec son entraîneur, Paulo Sousa. D’abord prometteur puis démobilisé et à court d’idées, le Portugais a finalement été remplacé par l’ancien joueur Jean-Louis Gasset à l’été 2020.
Lors de la saison 2020-2021, disputée à huis clos en raison de la pandémie de Covid, l’ambiance dans les vestiaires était délétère et la greffe sportive ne prenait pas entre le staff et un effectif à bout de souffle (12et (place finale, un trompe-l’oeil). En coulisses, les choses ne s’arrangent pas. La faillite du diffuseur Mediapro oblige une nouvelle fois King Street à renflouer ses caisses. Après avoir injecté plus de 100 millions d’euros, le fonds américain tire sa révérence.
Lopez et Lopes en échec
Après un été d’incertitudes, Gérard Lopez a réussi à reprendre le club et à le maintenir financièrement en Ligue 1. Ses deux premiers choix ont été des échecs qui ont pesé lourd : les recrutements du directeur sportif Admar Lopes ont été quasiment tous des échecs et l’entraîneur Vladimir Petkovic (qui gagne plus d’un million d’euros net par an) a été licencié au bout de quelques mois.
La saison se termine avec un 20et et une honteuse dernière place, 91 buts encaissés et une relégation sportive, la première depuis soixante ans. Un an plus tard, porté par sa classe de bouteille et quelques anciens joueurs du centre de formation, Bordeaux échoue à la troisième place, à un cheveu de la montée.
Finalement, en 2023/2024, Gérard Lopez fait le grand saut en dépensant 12 millions d’euros lors du mercato estival. Mais l’effectif est mal construit, les entraîneurs David Guion puis Albert Riera sont des ratés. L’équipe termine 12et de Ligue 2 et la situation financière du club s’est encore dégradée. Au point de provoquer sa rétrogradation administrative en National et sa faillite.