Girondins de Bordeaux : « C’est un véritable drame », le plan social mis en œuvre avec 97 licenciements à l’enjeu
C’est l’autre drame de la descente aux enfers des Girondins de Bordeaux. Près d’une centaine de personnes s’apprêtent à perdre leur emploi au Château du Haillan dans les prochains jours à travers un vaste plan social. Cette dernière a été validée la semaine dernière par le tribunal de commerce de Bordeaux. dans le cadre du processus de redressement judiciaire dans lequel le club est engagé depuis trois mois. Ce PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) était devenu incontournable après la rétrogradation des Marine et Blanc au niveau amateur, en National 2, la quatrième division du football français.
Selon les informations de France Bleu Gironde, 97c’est le nombre de salariés qui doivent perdre leur emploi aux Girondins de Bordeaux à partir du 6 novembre. La plupart ont reçu un avis de licenciement cette semaine et encore sans un mot de la direction.
«C’est une véritable tragédie avec de graves conséquences humaines»
Même s’il n’y avait plus d’espoir depuis des semaines, ça reste un énorme choc. Certains ont donné toute leur vie au club, et presque tous vont donc quitter le Château du Haillan. « On a beaucoup parlé des conséquences sportives, des joueurs et c’était nécessaire, mais derrière un club comme les Girondins de Bordeaux, il y a des dizaines de personnes, des familles, de vrais passionnés qui ont donné des années et des années. « est une véritable tragédie avec de graves conséquences humaines », rappelle Marie Récalde, le député socialiste. Ce n’est pas tous les jours qu’une entreprise licencie une centaine de salariés dans son quartier.
Elle appelle aussi « à la responsabilité sociale de Gérard Lopez (le propriétaire et président des Girondins de Bordeaux) et de la direction actuelle, car ils ont une responsabilité morale et juridique, ce PSE doit être réalisé de manière équitable et transparente ». « Il faut que les indemnisations soient à la hauteur, car nous ne sommes pas là seulement pour remercier les gens, mais aussi pour leur donner du recul et les aider à rebondir après cette épreuve. Je compte sur le tribunal de commerce de Bordeaux pour surveiller tout ça », ajoute le député élu sous l’étiquette du Nouveau Front populaire en juillet dernier.
Un nouvel organigramme avec 10 ou 11 personnes dans les bureaux
Pour rappel, il y avait encore près de 200 salariés hors sportifs il y a quelques années. Ils ne seront plus qu’une poignée. Juste de quoi constituer une équipe de foot, 10 ou 11 personnes. Le patron du quotidien remplacera Thomas Jacquemier, l’actuel directeur général du club. Son recrutement est toujours en cours. Il pourra s’appuyer sur un peu d’histoire et sur les deux vice-présidents Arnaud de Carli et Guy Cotret. Selon nos informations, le nouvel organigramme sera donc composé d’un directeur général, d’un directeur financier, d’un directeur administratif, d’un responsable marketing/billetterie/communication avec trois personnes sous sa responsabilité, d’un directeur de stade, d’un responsable de la sécurité, d’un un responsable des événements et un steward.
Ce plan social devrait coûter entre 6 et 7 millions d’euros. Dans un premier temps, il sera pris en charge par l’AGS, le système de garantie des salaires, avant de retomber dans les dettes du club au terme de la procédure de redressement judiciaire si les Girondins de Bordeaux n’ont pas été liquidés entre deux.
Le Château du Haillan, à quoi ça sert ?
Avec la mise en œuvre de ce vaste plan social, la question de l’utilité du Château du Haillan se pose forcément un peu, même si jusqu’à présent son loyer reste très bas. La mairie de Bordeaux (propriétaire) ne semble pas envisager de l’augmenter avec la faillite du club, elle a cependant demandé un état des lieux aux Girondins de Bordeaux. Que veulent-ils exploiter ? Du côté du château, la direction bordelaise compte y maintenir le siège social du club et ses bureaux. Le reste des lieux risque d’être utilisé un peu plus avec des séminaires alors que le restaurant est définitivement fermé.
Pour le foncier, la réflexion est en cours. Il faut savoir que l’entretien des deux terrains principaux coûte 240 000 euros et la plupart des annexes 30 000 euros. Enfin, pour le moment, les locaux du centre de formation conservent une certaine utilité pour les nouveaux joueurs en attendant qu’ils trouvent un logement à Bordeaux et ses environs. Ce dossier Haillan sera l’un des premiers à gérer pour le nouveau directeur général.