Cela, au moins, est fait. En surclassant une équipe d’Ajaccio (4-0) qui semblait parfois en vacances vendredi soir, les Girondins ont validé leur maintien sportif en Ligue 2 avec leur plus large victoire de la saison. Il a donc fallu attendre le 36ème jour pour que le plus gros budget de la division soit à la hauteur de ses moyens et assure le minimum vital, littéralement, bien loin de l’augmentation annoncée comme objectif.
Il leur reste deux matches, à Concarneau (déjà relégué) puis face à Pau, pour terminer dignement une saison en grande partie ratée. Le véritable défi, plus terre-à-terre, sera de préparer l’intersaison et le passage avant la DNCG. Avec le ticket en poche pour la L2 la saison prochaine, le président-propriétaire Gérard Lopez a plus de visibilité pour injecter de l’argent ou convaincre un partenaire financier de le soutenir.
Barbet et Ignatenko sur le banc
Au coup d’envoi, Albert Riera était dans les tribunes suite à son carton rouge reçu à Laval. Il a surtout fait deux choix forts : laisser Danylo Ignatenko (suspendu la semaine prochaine à Concarneau) et Yoann Barbet sur le banc. L’entraîneur prépare-t-il déjà la saison prochaine, où il devra composer – s’il est encore sur le banc – avec une équipe plus jeune et moins de gros salaires ? Le capitaine a finalement joué 75 minutes suite à la blessure rapide de Michelin.
De manière assez inexplicable, compte tenu de son implication au club et de ses performances non inférieures à celles de nombreux coéquipiers, Barbet a été l’un des joueurs les plus sifflés par le virage Sud lors de l’annonce de la composition et pour son entrée en jeu. Les Ultramarines ont prolongé leur grève d’encouragement entamée contre Dunkerque (2-0 le 23 avril) et déployé plusieurs banderoles contre un club « sans projet » qui les « abandonne ».
Inspiré, incisif, efficace
Les Girondins ont immédiatement imposé une grosse pression pour étouffer leur adversaire. Après une reprise haute de Sissokho et une ouverture de Diaz, Livolant trouvait le poteau (4e). Le deuxième temps était le bon : Vipotnik rayait, Diaz terminait de près (1-0, 6e). Le milieu de terrain espagnol, qui erre, compte sept buts et cinq passes décisives. Il faudra espérer le conserver cet été.
Zuriko Davitashvili est l’autre homme en forme en ce moment et sera très difficile à retenir au mercato. Après un ballon récupéré par Livolant, le Géorgien s’enroulait dans le filet opposé (2-0, 28e). Même avec l’aide de Corses qui tentaient des passes impossibles ou des dribbles devant leur surface, les Girondins avaient le mérite d’être inspirés, incisifs et efficaces.
Patron de taille Diaz
Riera s’attendait à ce que ses hommes osent davantage, c’était entendu. Les Bordelais multiplient les tentatives (23e, 26e, 39e, 45e+5). Hormis une frappe croisée que Johnsson a empêché de terminer sous sa barre (17e), ils ont dominé et contrôlé leur première période. Avec « seulement » 54% de possession à la pause…
L’infirmerie bordelaise s’était progressivement vidée ces dernières semaines. Outre Michelin, elle accueillera également Angély (épaule) et Sissokho (cheville), rapidement blessés après le repos. Cela aura au moins permis de revoir De Amorim, de retour après six mois d’absence (ménisque). Le jeune milieu de terrain (18 ans) s’est montré intéressant dans toutes ses prises de balle.
A l’image d’un tir de Sakhi repoussé par Johnsson (51e), les Girondins se montrent plus hésitants au retour des vestiaires mais reprennent leur marche en avant à l’heure de jeu. Diaz (78e) et Vipotnik (83e) ont failli augmenter le score. Les capitaines s’en sont occupés : Barbet sur un penalty obtenu par Livolant (87e), puis Nsimba après un rush et un service d’un Diaz taille patron (90e+1).