Giorgia Meloni tient tête aux JO, à la France et à la boxeuse algérienne Imane Khelif
Une cérémonie d’ouverture indécente, des athlètes se plaignant d’une nourriture insuffisante et du manque de climatisation, des journalistes comparant le café à l’eau de la Seine. Sans parler des compétitions supposément malhonnêtes et des arbitres supposés à guichets fermés.
Depuis le début des Jeux Olympiques, la torche brûle entre Rome et Paris. Tout sert de prétexte et démontre que le ressentiment des Italiens envers les Français est bien réel.
Au cœur d’une controverse malgré elle
Les discours tonitruants de l’extrême droite italienne renforcent des positions jugées rétrogrades par la majorité de son électorat.
C’est le cas notamment des déclarations à l’emporte-pièce contre la boxeuse algérienne Imane Khelif, après sa victoire contre la boxeuse italienne Angela Carini, qui a déclaré forfait dès la première minute du match. Matteo Salvini, le brouillon et fougueux patron de la Ligue et ministre, et Giorgia Meloni, cheffe du gouvernement italien, ont surfé sur la polémique autour de son sexe.
Pour rappel, en 2023, l’Association internationale de boxe (IBA) avait disqualifié Imane Khelif des championnats du monde de boxe féminine, justifiant qu’elle ne « remplissait pas les critères d’éligibilité pour participer à la compétition féminine ». Aux Jeux de Paris, Imane Khelif combat pourtant dans la catégorie féminine. Face à des informations jugées trompeuses, le Comité international olympique (CIO) avait dû affirmer que la boxeuse algérienne était « née femme, enregistrée en tant que femme, vit sa vie en tant que femme, boxe en tant que femme », par l’intermédiaire de son porte-parole. « Ce n’est pas un cas de transgenre », a-t-il ajouté.
L’Italie entre deux chaises
C’est sans doute sans le vouloir d’ailleurs que la boxeuse italienne a soutenu la position et les propos de l’extrême droite, en déclarant, après le match, qu’elle avait subi d’importantes pressions. Autrement dit, que certains avaient tenté de la convaincre de jeter l’éponge. Ce qu’elle a fait au bout de quelques secondes, à peine après le coup d’envoi.
Cette affaire prend une très mauvaise tournure pour Rome. Aux éventuelles représailles de l’Algérie, principal fournisseur de gaz de la péninsule depuis le début de la guerre en Ukraine, pour défendre l’honneur de son boxeur, s’ajoute l’ingérence de la Russie, qui empoisonne le débat et met Giorgia Meloni dans une grave situation délicate.
Ainsi, l’IBA, interdite par le Comité international olympique (CIO) et dirigée par l’oligarque russe Umar Kremlev, a proposé à Angela Carini un chèque de 100 000 euros, qu’elle partagerait avec son entraîneur et la fédération italienne de boxe. Une récompense normalement réservée aux médaillés d’or.
Un véritable boomerang pour Giorgia Meloni qui tente de convaincre ses partenaires que l’ensemble de son gouvernement est aligné sur ses positions vis-à-vis de la Russie, depuis son arrivée au pouvoir. L’ensemble du gouvernement, c’est facile à dire car Matteo Salvini n’a jamais nié ses liens étroits avec le parti Russie Unie de Vladimir Poutine. Aux dernières nouvelles, Angela Carini et son équipe ont refusé d’encaisser le chèque des Russes. Mais le mal est fait.