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Giorgia Meloni ne parvient pas à sortir de son isolement au sein du Conseil européen

La présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni, et le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, lors d'une réunion du Conseil européen, à Bruxelles, le 27 juin 2024.

Giorgia Meloni s’est finalement abstenue lors du vote sur la reconduction d’Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission, jeudi 27 juin au soir, lors d’une réunion des chefs d’Etat et de gouvernement européens à Bruxelles. Juste la veille, Rome avait assuré que la présidente du conseil italien n’avait pas tranché sur sa position, alors qu’elle a prononcé mercredi un discours très critique à l’encontre de l’Union européenne (UE) devant la Chambre des députés.

Giorgia Meloni avait dénoncé le « géant bureaucratique envahissant » à « choix idéologiques » et tendances « autocratique et technocratique » Ce que serait l’Union. Ces mots rappellent les positions eurosceptiques auxquelles elle était habituée lorsqu’elle était dans l’opposition. Ils contrastent avec l’attitude polie que l’Italienne a adoptée à l’égard des institutions communautaires depuis le début de son mandat, en octobre 2022.

Giorgia Meloni n’a pas apprécié d’être exclue des discussions sur les « emplois de haut niveau », à l’issue desquelles les Vingt-Sept ont nommé jeudi la démocrate-chrétienne Ursula von der Leyen à la présidence de la Commission, le socialiste Antonio Costa à la présidence. du Conseil européen et la libérale Kaja Kallas à la tête de la diplomatie européenne.

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En fait, l’accord a été conclu entre les chefs d’État et de gouvernement du Parti populaire européen (PPE), des sociaux-démocrates (S&D) et des libéraux de Renew, c’est-à-dire des trois groupes politiques qui disposent de suffisamment de députés pour former une majorité au Parlement européen et adopter les projets législatifs de la Commission.

Le PPE augmente les enjeux

Dans ce contexte, ils se sont donc répartis les plus hautes fonctions au sein des institutions communautaires. « Il y a une réalité politique à l’issue des élections européennes qui est celle du renouvellement de la coalition PPE, S&D et Renew, à laquelle (Fratelli d’Italia, le parti post-fasciste de Giorgia Meloni) n’appartient pas « explique l’Elysée.

Le débat devait être résolu le 17 juin, lorsque les chefs d’Etat et de gouvernement européens se sont réunis à Bruxelles pour une première réunion consacrée au sujet, pensait-on à Paris, Berlin ou La Haye. La décision devait être validée lors du dîner des Vingt-Sept, qui a permis à chacun de s’exprimer et a donné une image plus collective des choix à faire. « C’est là qu’il fallait s’occuper de Meloni, la remettre dans le jeu »confie un diplomate européen.

Sauf que le PPE a décidé, au dernier moment, de faire monter les enchères, en demandant plus que la présidence de la Commission. Ainsi, pendant que Charles Michel, le président du Conseil, Giorgia Meloni, Viktor Orban et quelques autres attendaient à table leurs invités, pendant plus de deux longues heures, les dirigeants du PPE, du S&D et de Renew retournaient à négociations. La présidente du Conseil italien, qui veut montrer à ses concitoyens qu’elle a du poids à la table des négociations européennes, a vécu cet épisode comme un camouflet et l’a fait savoir le soir même.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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