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Giorgia Meloni, la présidente du Conseil italien, a condamné les propos racistes et antisémites de certains jeunes affiliés à son parti d’extrême droite

La Première ministre italienne Giorgia Meloni s'adresse à la presse lors du Conseil européen à Bruxelles, Belgique, le 28 juin 2024.

Giorgia Meloni s’est enfin exprimée sur les propos antisémites et racistes tenus par des militants du mouvement de jeunesse de son parti. La cheffe du gouvernement italien a condamné, vendredi 28 juin, les propos discriminatoires et insultants de sympathisants de la Gioventu Nazionale (Jeunesse nationale) révélés dans un reportage en caméra cachée. Elle a également pointé du doigt le comportement des journalistes de l’unité d’enquête Backstair, du média en ligne Fanpage qui a mené l’enquête.

Dans ce rapport, plusieurs militants de la Jeunesse nationale, mouvement affilié aux Fratelli d’Italia (FdI), le parti postfasciste cofondé par Giorgia Meloni en 2012, tiennent des propos insultants à l’égard des juifs et des personnes de couleur. D’autres font le salut fasciste en scandant « Sieg Heil » (un salut nazi) ou «Duce, Duce, Duce» en référence au dictateur fasciste Benito Mussolini.

A la suite de ces révélations, qui ont suscité l’indignation d’une partie de la classe politique, deux leaders du mouvement ont démissionné. Giorgia Meloni, qui ne s’était initialement pas exprimée sur le sujet. Elle a ensuite pris position après la publication, jeudi 27 juin, du deuxième volet de l’enquête dans lequel des militants se moquent d’Ester Mieli, sénatrice FdI et ancienne porte-parole de la communauté juive de Rome.

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« C’est du journalisme d’infiltration »

Mmoi Meloni a donc voulu mettre les choses au clair en marge du Conseil européen de Bruxelles (Belgique). « Quiconque exprime des idées racistes, antisémites ou nostalgiques ne s’est pas trompé de maison, car ces idées sont incompatibles avec Fratelli d’Italia »a-t-elle assuré à la presse italienne vendredi 28 juin. « Il n’y a aucune ambiguïté de ma part sur ce sujet »a-t-elle ajouté, avant d’attaquer les journalistes.

Les méthodes journalistiques utilisées pour réaliser le reportage ne lui plaisaient pas. «Pourquoi, en soixante-quinze ans d’histoire de la République, personne n’a-t-il entrepris d’infiltrer un parti politique en filmant secrètement ses réunions ? » « Parce que ce sont des méthodes diététiques » autoritaire, a-t-elle dénoncé. Un journaliste de Fanpage a défendu ses accusations. « C’est du journalisme d’infiltration »il a précisé.

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Adolescente, Georgia Meloni militait au sein de l’aile jeunesse du Mouvement social italien, formé par des partisans de Mussolini après la Seconde Guerre mondiale. Leader la plus à droite d’Italie depuis 1945, elle a tenté de se démarquer de l’héritage de son parti, sans pour autant l’abandonner complètement. Elle a notamment conservé la flamme tricolore dans son logo, qui avait inspiré le Français Jean-Marie Le Pen lorsqu’il avait créé son Front national (aujourd’hui Rassemblement national) en 1972.

Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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