Interrogé par la presse sur l’absence du mot « avortement » dans la déclaration finale des dirigeants réunis au sommet du G7, Emmanuel Macron a dit le « regretter » tout en « respectant » une politique qui découle du « choix souverain » du Italiens.
La chef du gouvernement italien Giorgia Meloni, qui présidait le sommet du G7, a fustigé ce samedi 15 juin « une polémique artificielle » sur l’absence de mention du droit à l’avortement dans la déclaration finale des dirigeants.
« La polémique a été construite de manière complètement artificielle et en fait c’est une polémique qui n’a pas eu lieu au sommet (…) parce qu’il n’y avait rien à discuter », a assuré Giorgia Meloni lors de la conférence de presse de clôture du sommet, alors que ce sujet faisait la une des médias en Italie et à l’étranger.
Bras de fer
Dans la déclaration finale publiée vendredi soir, les dirigeants des sept démocraties les plus riches de la planète n’ont fait aucune référence directe au droit à l’avortement. Un changement significatif par rapport au dernier sommet d’Hiroshima, au Japon, en 2023, où le communiqué affichait leur attachement à « accès à des services d’avortement et de soins post-avortement sûrs et légaux ». Le sujet a donné lieu à un bras de fer en coulisses entre les délégations.
Les États-Unis, la France et l’Union européenne, notamment, ont souhaité conserver cette formulation, mais le Premier ministre italien, à la tête d’un parti ultraconservateur et qui assure la présidence tournante du G7, a catégoriquement refusé d’écrire noir sur blanc le formulation approuvée l’année dernière.
La déclaration finale publiée vendredi réitère simplement le « les engagements de la Déclaration des dirigeants d’Hiroshima en faveur d’un accès universel, adéquat, abordable et de qualité aux services de santé pour les femmes, y compris les droits sexuels et reproductifs et la santé globale pour tous ».
Macron contre Meloni
« Habituellement, dans ces documents, pour éviter de les rendre inutilement répétitifs lorsque quelque chose est répété, nous faisons référence à des documents antérieurs »a tenté de justifier Giorgia Meloni.
La dispute a éclaté au grand jour dans les Pouilles jeudi, sous la forme d’un face-à-face entre Emmanuel Macron et Giorgia Meloni. Interrogé par la presse sur l’absence du mot « avortement »le président français a dit « je le regrette » tout en « respectant» une politique qui découle de « choix souverain » Italiens.
Cette sortie a provoqué la colère de Giorgia Meloni dont le gouvernement a voté une loi, votée au Parlement, pour autoriser les militants anti-avortement à accéder aux cliniques de consultation du système de santé publique pour les femmes envisageant une interruption volontaire de grossesse (IVG). . « C’est une grave erreur » de « faire campagne en utilisant un forum précieux comme le G7 »a-t-elle répondu à Emmanuel Macron.
Toute mention de « l’identité de genre » a disparu
Sur les droits des communautés LGBTQ+, le texte italien du G7 est également moins exhaustif que celui de 2023, même s’il est clairement mentionné que « profonde préoccupation face au déclin des droits des femmes, des filles et des personnes LGBTQIA+ dans le monde, particulièrement en temps de crise ».
De même, en 2023, le G7 a exprimé la nécessité de protéger et de soutenir « la diversité, notamment en ce qui concerne l’orientation sexuelle et l’identité de genre ». Dans la déclaration 2024, toute mention de « identité de genre » a disparu. Là encore, Mme Meloni a affirmé qu’il n’y avait « aucun recul » sur les droits LGBTQ.