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Gin’to mania, distilleries, festival à Bordeaux… Au royaume du vin, le gin est toujours aussi vivifiant

Gin’to mania, distilleries, festival à Bordeaux… Au royaume du vin, le gin est toujours aussi vivifiant

Un petit « Gin’to » ? Accompagné d’une simple tranche de concombre ou de tonics tonitruants, le gin bouleverse le monde des spiritueux depuis une bonne décennie. A Bordeaux, où plusieurs établissements culinaires et festifs se targuent désormais de posséder une « ginerie » digne de ce nom, l’eau-de-vie tient même un salon, du 1euh au 3 novembre au Hangar 14, avec plus de 150 références et bouteilles en provenance d’une douzaine de pays. La Gironde n’échappe évidemment pas à l’engouement. Plusieurs marques s’y sont lancées ces dernières années avec quelques succès notables, comme le titre de meilleur gin de France remporté une nouvelle fois cette année aux World Gin Awards de Londres, par la Maison Mounicq, basée à Cadaujac, pour son corvus d’Aven issu de raisins bordelais.

La tendance s’est étendue au vignoble bordelais. Aux portes de l’Entre-deux-Mers, au Château Lartigue-Cèdres, qui possède son alambic depuis une dizaine d’années, sont produites quelques milliers de bouteilles, des « spiritueux locaux », comme les appelle affectueusement le propriétaire. et le vigneron Michel-Éric Jacquin. Sa propriété distille trois recettes de gin, dont une à base de plantes médicinales, dont l’immortelle fleurissant sur les dunes…

« Comme c’est un alcool rapide, c’est-à-dire qu’il peut être mis en bouteille un mois après la distillerie, tout le monde peut s’y mettre »

Libre cours à votre imagination

« Comme c’est un alcool rapide, c’est-à-dire qu’il peut être mis en bouteille un mois après la distillerie, tout le monde peut s’y mettre, précise le vigneron. Tant qu’elle dépasse les 37,5 degrés et qu’elle contient des baies de genièvre, vous pouvez y mettre n’importe quoi, laissez libre cours à votre imagination. Les recettes sont open bar ! »


Grâce à sa distillerie, Michel-Eric Jacquin produit plusieurs spiritueux, dont du Bordeaux fin ou encore trois recettes de gin.

Archives Stéphane Lartigue / SO

Au Gabriel, l’établissement chic et gastronomique face à la place de la Bourse, le gérant du bar Léo-Paul partage le même enthousiasme et ne tergiverse pas : « Le gin est l’alcool le plus intéressant à travailler. » Le barman dispose d’une dizaine de références qu’il agrémente en cocktails ou qu’il sert crus. «Maintenant, nous avons des gins qui n’ont plus le goût du gin, mais celui du genièvre», explique-t-il. « On peut trouver de tout : épicé, sucré, acide… En fait, je pourrais créer une carte de cocktails uniquement avec des gins si je le voulais, et je ne serais pas coincé dans l’aromatique, dans la palette de saveurs. »

« Offre énorme »

C’est la manie du « gin’to ». Bordeaux possédait même sa propre adresse dédiée uniquement à la célèbre boisson souvent qualifiée de « so British » mais qui est en réalité née à la fin du XVIIe siècle.e siècle aux Pays-Bas espagnols –, rue du Parlement-Saint-Pierre : la Gintoneria a depuis fermé boutique. Une autre enseigne spécialisée, émanation de Bourbon Bordeaux, a également ouvert temporairement, durant l’été 2023, dans le quartier des Bassins à Flot.

« L’offre est devenue énorme », estime le vigneron Michel-Eric Jacquin. Il existe plus de 200 gins produits en France, avec des recettes différentes et originales. » Nouvelle illustration de la dynamique des esprits, le Festival Ginsiders débarque dans la capitale girondine, après avoir attiré plusieurs milliers de visiteurs à Lyon ou Paris.

« On assiste à un développement notable des marques françaises qui deviennent ‘premiumized’ », souligne Pierre-Yves Kielwasser, co-fondateur de l’événement. « La France a longtemps été en retard sur ce marché par rapport à ses voisins. Aujourd’hui, il n’est plus nécessaire d’aller en Angleterre ou ailleurs pour trouver des produits de qualité. Les brasseries sortent leur gin, les vignerons aussi. La consommation suit, et de plus en plus de bars élargissent leur gamme pour satisfaire les clients. » S’il retrouve son public ce week-end de la Toussaint, le festival Ginsiders pourrait aussi s’inviter plus régulièrement au cœur de la ville bordelaise.

Le festival Ginsiders arrive au Hangar 14

Après Lyon ou Paris, la première édition bordelaise du Ginsiders Festival se tient jusqu’à dimanche au Hangar 14. Au menu, plus de 150 références internationales du monde du gin tonic, dont de grands noms mais aussi des producteurs locaux. Les visiteurs pourront déguster leurs différentes recettes, acheter des bouteilles sur place et participer à des masterclass. Après ce vendredi soir, trois séances sont encore proposées durant ce long week-end : ce samedi 2 novembre (de 12h à 16h puis de 18h à 22h) et ce dimanche 3 novembre (de 12h à 16h). Les billets découverte coûtent entre 26 et 31 euros, les billets experts entre 39 et 44 euros. Informations et billets sur ginsiders.com/festival/bordeaux.

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