Gilles Le Gendre fustige le « dynamiteur » Emmanuel Macron
L’ancien député parisien Gilles Le Gendre estime que « le règne de Macron est terminé » et que la « seule coalition qui existe aujourd’hui » est celle « contre le président ».
« La Macronie est finie, le macronisme est fini », juge Gilles Le Gendre, sur BFMTV ce jeudi 11 juillet. L’ancien député Renaissance estime que la « seule coalition qui existe aujourd’hui » est celle « contre le président ».
Le macronisme, « comme force de transformation du pays dans le cadre d’un programme cohérent, est terminé », a insisté ce marcheur précoce qui n’avait toutefois pas obtenu l’investiture du parti Renaissance dans la deuxième circonscription de Paris, où il avait pourtant été élu en 2017 puis réélu en 2022.
Macron, le « dynamiteur »
« La vérité, c’est que la vraie question pour le président de la République, que trahit la lettre d’hier, c’est de savoir si le dynamiteur peut être le reconstructeur », s’interroge Gilles Le Gendre, jugeant que la dissolution était une « décision folle ».
« Il est évident que c’est lui le dynamiteur », poursuit-il. « La décision de dissolution a conduit à des réactions en chaîne dont nous n’avons pas encore vu la fin, ce n’est pas fini ».
Pour lui, dépasser le clivage droite-gauche qui avait créé « l’enthousiasme » en 2017 est obsolète, car au sein des macronistes « on voit émerger des divisions radicales qui reposent justement sur la restauration du clivage droite-gauche ». Il décrit un bloc central « restreint » et « enfermé entre deux mâchoires » à droite et à gauche.
Selon le député sortant, le « dépassement politique est également terminé ». Ajoutant : « Nous avons abandonné cette idée forte de dépassement, depuis 2022, elle est en train de tomber en morceaux et le président est resté sourd à tous ceux qui l’avertissaient que cette dérive, cet abandon des idéaux initiaux, créait une situation intenable pour le pays ».
La possible crise du régime
Cette « crise démocratique » risque de se transformer en « crise de régime » selon l’ancien député. « Aujourd’hui, ce qui est grave, c’est que les règles du jeu sont contestées et ne fonctionnent plus comme on l’a vu ces deux dernières semaines. »
« Le système s’est tellement délité au fil du temps », estime l’ancien élu, qui déplore une « perte de repères » et un pays « ingouvernable ». Sans réponse à la « question démocratique », il prédit que « nous irons de crise en crise, jusqu’à la crise finale qui consistera à placer Mme Le Pen à l’Élysée en 2027 ou avant ».
Il a néanmoins appelé le président à créer une coalition avec un objectif précis, « en réunissant les forces politiques pendant une période déterminée, quelques mois, pour refonder les institutions et réformer l’Etat ».
Evoquant le « rêve exceptionnel » que le président « avait fait naître » en 2017, Gilles Le Gendre regrette de « voir comment après sept ans le rêve est brisé. C’est d’abord une immense tristesse et puis un examen de conscience, comment a-t-on pu se tromper à ce point ? »