Gerard Lopez ne renflouera pas le club, que pourrait-il arriver ?
AAprès neuf mois de silence, Gérard Lopez, le président et propriétaire des Girondins, est finalement sorti de son silence jeudi 18 juillet, dans un entretien à l’AFP. « Parce que la situation est grave », a-t-il reconnu. C’est indiscutable : Bordeaux a été relégué en Ligue nationale par la DNCG et fait face à un besoin de financement de 42 millions d’euros. La somme doit être réunie d’ici mardi 23 juillet, date de l’audience en appel. Si ce n’est pas le cas, l’organisme de contrôle financier confirmera la décision de première instance…
AAprès neuf mois de silence, Gérard Lopez, le président et propriétaire des Girondins, est finalement sorti de son silence, jeudi 18 juillet, dans un entretien à l’AFP. « Parce que la situation est grave », a-t-il reconnu. C’est incontestable : Bordeaux a été relégué en Ligue nationale par la DNCG et fait face à un besoin de financement de 42 millions d’euros. La somme doit être réunie d’ici mardi 23 juillet, date de l’audience en appel. Si ce n’est pas le cas, l’instance de contrôle financier confirmera la décision de première instance.
L’information principale n’est pas énoncée mais tout le monde la déduit : Gérard Lopez n’injectera pas cette somme. Après avoir investi 60 millions d’euros depuis son achat du club en 2021, il ferme le robinet. Et ne prendra pas ses responsabilités sur le plan financier. Parce qu’il ne le veut pas ou parce qu’il n’en a pas la possibilité ? Il ne le précise pas. Ceux qui croyaient encore en lui sont choqués.
Promesse non tenue
En octobre dernier, lors de sa dernière prise de parole publique, Lopez avait annoncé ceci : « Il y aura toujours un club si on reste en L2. Il y a toujours un plan B. Cela reste une affaire normale dans la gestion financière. On a un plan Ligue 2 au cas où. » Lorsqu’on lui demandait s’il devrait alors mettre plus dans la cagnotte, il répondait : « Oui, et je sais que ce ne sera pas le même montant. » En effet, il ne s’agit pas de 40 millions, comme en 2023, mais de 42… La promesse n’a pas été tenue.
Lopez évoque les trois scénarios restants, selon lui. Le premier est l’arrivée d’un repreneur. Il faudrait une surprise venue du ciel vu le timing et l’investissement à réaliser sur plusieurs années (entre 80 et 200 millions d’euros selon lui, en fonction des ventes de joueurs). Le deuxième est « l’exemple de sauver des clubs avec un transfert vers des divisions inférieures, en se donnant deux ou trois ans de pause pour reconstruire ».
Injouable en National ?
On ne sait pas très bien à quels clubs il fait référence, ni à quels mécanismes juridiques. L’an dernier, Sochaux n’avait besoin « que » de 12 millions pour revenir en National. Bordeaux compte beaucoup plus d’employés (entre 100 et 150) et une masse salariale deux fois plus élevée (40 millions prélevés contre 20). Un tel train de vie est impossible à tenir à ce niveau où les revenus sont très faibles. Les licenciements économiques coûtent de l’argent et tous les joueurs n’accepteront pas de rompre leur contrat sans indemnités.
Le recours de la DNCG ne pourra sans doute pas entériner la relégation en National si Bordeaux n’a pas un budget viable. Le club a peut-être déposé le bilan au préalable et lancé une procédure de redressement judiciaire, qui gèle toutes les dettes et permet de travailler, pendant un an au maximum, sur un plan de redressement pour repartir sur des bases plus saines. Mais la question de la trésorerie, actuellement à sec, se posera pour poursuivre l’activité cette saison.
Option très floue
Une reprise judiciaire entraînant automatiquement une nouvelle relégation, les Girondins débuteraient la saison prochaine en National 2… s’ils ont le budget pour cela. Ayant perdu leur statut professionnel, leur centre de formation, et donc tous leurs joueurs. Cela entraînerait aussi des questions logistiques (où s’entraîner et où jouer ?). Mais Gérard Lopez n’a pas détaillé cette option, encore très floue, et son entourage n’a pas pu être joint pour apporter des précisions.
Troisième cas de figure : la liquidation judiciaire. Elle intervient si aucune des deux options précédentes n’aboutit. Le club disparaît et seule subsiste l’association. Il revient alors à la Fédération de décider où l’équipe senior reprendra sa place. Pas forcément au niveau de la réserve – National 3 dans le cas de Bordeaux. Sedan en 2023 et Cholet en 2024 ont été liquidés et sont revenus en Régionale 3 (huitième division) alors que leurs réserves évoluaient en Régionale 1.
Pendant ce temps, à Gérone…
A Gérone, ville espagnole située à 550 km du Haillan, les Girondins poursuivent leur préparation de pré-saison. Selon plusieurs sources, le travail à l’entraînement est « sérieux » mais « c’est la soupe à la grimace » dans le groupe. Les joueurs, naturellement inquiets, attendent. Le capitaine Yoann Barbet a été informé de la situation par le directeur général Thomas Jacquemier. Des agents sont contactés mais aucun club intéressé ne bougera puisque les joueurs pourraient être libres dans quelques jours. Le premier match amical est prévu ce samedi 20 juillet face aux Espoirs de Brighton.