Gérard Depardieu jugé en octobre 2024 pour agression sexuelle : la chute d’un monstre sacré du cinéma
L’acteur, placé en garde à vue lundi, sera jugé en octobre 2024 pour agression sexuelle.
Gérard Depardieu « sera jugé en octobre 2024 pour des agressions sexuelles susceptibles d’avoir été commises en septembre 2021 au préjudice de deux victimes, sur le tournage du film Les Volets vertes »a annoncé lundi soir le parquet de Paris.
L’acteur s’est vu « présenter une citation au tribunal correctionnel », précise-t-il. Sa garde à vue, débutée dans la matinée, vient d’être levée. Le monstre sacré du cinéma français, âgé de 75 ans, a dû répondre notamment aux accusations d’un décorateur de cinéma.
« Je vais planter mon grand parapluie sur toi »
Selon le récit de la plaignante, relayé par BFMTV, l’acteur l’aurait bloquée dans un couloir entre les cuisses, lui touchant la taille, les seins et les fesses. Il lui aurait alors tenu les propos suivants : « Je vais planter mon grand parasol dans ton…. »
Cette mère de 53 ans affirme qu’un « Piège à loup » fermé sur elle ce jour-là avec un « une force phénoménale »au point qu’il a fallu l’intervention d’un tiers pour le libérer.
L’acteur aurait alors présenté ses excuses, comme suit, sous la pression de l’équipe du film : « Je m’excuse puisque vous devez vous excuser… »
Mais il l’aurait par la suite traitée à plusieurs reprises avec « salope ». Une autre femme explique avoir subi des attouchements sexuels en mars 2014, en marge du tournage d’un court métrage de Jean-Pierre Mocky, Le Magicien et le Siamois.
« Ses mains sur tout mon corps »
Selon ses déclarations, dans Le Courrier de l’Ouest, l’acteur s’est touché les fesses alors qu’il recevait l’équipe dans son hôtel particulier, rue du Cherche-Midi à Paris, pour une réunion préparatoire.
Le premier jour du tournage, le 29 mars 2014, il aurait posé « ses mains sur tout (son) corps », en lui parlant avec des mots « indécent »raconte cet assistant, alors âgé de 24 ans.
Le Président, la statue et la tribune
Gérard Depardieu, dont le comportement est mis en cause, au même moment, par des actrices, comme Anouk Grinberg, fait face à d’autres procédures.
Depuis décembre 2020, il est mis en examen pour viols et agressions sexuelles sur l’actrice Charlotte Arnould.
En Espagne, rappelle Le Monde, Gérard Depardieu est également visé par une plainte de l’écrivain Ruth Baza qui l’accuse de viol.
Il dénonce un « lynchage »
La plainte déposée par Hélène Darras, pour agression sexuelle lors d’un tournage en 2007, est déposée en prescription.
En octobre 2023, l’acteur se défendait dans Le Figaro, dénonçant une « lynchage ».
« Tout cela m’atteint. Pire encore, cela m’éteint. il a dit. Deux mois plus tard, le 7 décembre 2023, il se retrouve au centre d’une nouvelle polémique. Complément d’enquête diffuse sur France 2 des images tournées par Yann Moix, lors d’un voyage en Corée du Nord en 2018.
La vidéo choc de Enquête complémentaire
Il semble tenir des propos à caractère sexuel à l’égard d’une petite fille. France Télévisions a alors retiré ses films de sa programmation. Les fictions dans lesquelles il joue l’un des rôles principaux sont également interdites à la télévision publique suisse.
A Paris, sa statue de cire a été retirée du musée Grévin.
Le 20 décembre, Gérard Depardieu a en revanche reçu un soutien massif. Emmanuel Macron dénonce, sur France 5, « une chasse à l’homme ». Ses paroles, faisant l’éloge d’un « un grand acteur », OMS « rend la France fière »a cependant valu au chef de l’État des critiques de la part des féministes.
Cinq jours plus tard, le jour de Noël, parut dans Le Figaro une tribune appelant à la présomption d’innocence et à ne pas « effacer » l’acteur. Un cadeau empoisonné pour l’acteur. Plusieurs signataires se sont rapidement rétractés, notamment en raison du profil sulfureux de son auteur. L’effet est désastreux.
Et un contre-tribunal a été signé en réponse par 600 artistes.
Réunion lundi autour des violences sexuelles à l’hôpital
Cette détention de Gérard Depardieu intervient au moment même où le mouvement Metoo, qui a ébranlé de nombreux secteurs, des médias à l’armée, se relance au cinéma après de nouvelles accusations de Judith Godrèche poussant le 7e Art à protéger davantage les mineurs sur les plateaux. .
Le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, a rencontré lundi des internes et autres représentants de l’hôpital, tour à tour éclaboussés par le scandale.