Lancées le 19 mars, les opérations antidrogue nommées par le gouvernement « Espace net XXL » produire « beaucoup d’effets » a déclaré le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, samedi 30 mars, lors d’un déplacement à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). » Nous (dans) 1 738 arrestations ont été effectuées, 150 kilos de drogue saisis (…)2,4 millions d’euros et plus de 20 000 gendarmes et policiers mobilisés »a assuré le locataire de la place Beauvau.
« Nous allons poursuivre ces opérations antidrogue », a ajouté M. Darmanin. A Paris et en région parisienne, il a insisté sur « des moyens importants » déployés depuis lundi, dont « Trente-trois opérations antidrogue montées en cinq jours » ainsi que « 3 600 policiers et gendarmes mobilisés ». Au total, 319 personnes ont été placées en garde à vue et 800 000 euros d’argent liquide saisis, selon le ministre qui a annoncé le déploiement « trois nouvelles opérations antidrogue » à partir de lundi en France, portant le nombre total d’opérations à neuf.
Le 19 mars, le président de la République Emmanuel Macron s’est rendu à Marseille avec M. Darmanin et le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, pour le lancement de la première opération antidrogue. Cela intervient deux semaines après le cri d’alarme des magistrats de la ville de Marseille demandant une « Plan Marshall » pour sauver la deuxième ville de France du banditisme de la drogue.
Auditionnée devant la commission d’enquête sénatoriale, la juge d’instruction marseillaise Isabelle Couderc, coordinatrice des sept juges d’instruction marseillais chargés du crime organisé, avait notamment fait part de ses craintes que l’État ne soit « perdre la guerre » commis contre le trafic de drogue. Une sortie qui a particulièrement déplu à M. Dupond-Moretti.
« Opérations de feuilletage »
A Marseille, M. Macron a promis qu’une dizaine d’autres opérations de ce type auraient lieu au niveau national dans les prochaines semaines. Lundi, quatre interventions – dans le Nord, en région parisienne, dans la métropole de Lyon et à Dijon ainsi que dans le centre-est de la France – ont été lancées, ouvrant la voie aux critiques des acteurs de terrain.
Interrogé par l’Agence France-Presse, le Syndicat de la magistrature (classé à gauche) avait notamment nuancé ces actions « opérations de clic »exhortant « le gouvernement doit sortir de cette escalade inutilement coûteuse ». Ces opérations, qui « mobiliser, de manière ponctuelle, des moyens policiers considérables sur la voie publique ne peut suffire à endiguer le trafic de drogue »a pour sa part jugé l’Association française des magistrats instructeurs.